lundi 14 mars 2011

La chimio

26 septembre 2010
Récapitulons. Je suis arrivée à Paris depuis une semaine; j'ai appris que je n'échapperai pas à la chimio, j'ai fait couper mes cheveux, je vais me faire poser une chambre implantable demain (sorte de cathéter) et avoir ma première chimio dans trois jours. Ça s'appelle un démarrage sur les chapeaux de roue !


Nouvelle coupe


Mais je prends tout cela avec le sourire malgré tout. Restons positive ! Cependant, il y a une petite ombre au tableau; une insupportable douleur s'est réveillée depuis hier, et je ne sais plus comment me tenir. Debout, assise, couchée, en poirier ??? Bon, on arrête de se plaindre et on avance.


Lundi, entrée en ambulatoire pour la pose de la chambre implantable; et hop, ça c'est fait. Le lendemain, prise de sang. Et hop ça c'est fait. Le surlendemain, première chimio. Donc, le matin, ingurgitation de doses massives de médicaments pour éviter les nausées puis on passe aux choses sérieuses. En fait, rien d'extraordinaire... un goutte à goutte de plusieurs heures. Le top du top, ça reste le casque réfrigérant.


Qu'est-ce qu'un casque réfrigérant ? C'est une sorte de bonnet bien lourd, qui sort d'un congélateur bien glacé et qu'on vous pose sur la tête dans l'espoir que la vaso-constriction ainsi engendrée limitera les méfaits de la chimio sur votre belle chevelure ! Qui plus est, il est d'un bleu roi tout à fait saillant ! Alors là, comment vous dire, on se sent d'un ridicule achevé mais en même temps on est prête à tout pour sauver ses cheveux. Heureusement qu'on ne se voit pas !!! Dans la même gamme, on m'a proposé les moufles, assorties; restons chic, même dans le ridicule. Mais là, avec mon syndrome de Raynaud (problème de circulation) c'était impossible. 


Donc, vous avez des femmes qui lisent des magazines chez le coiffeur en ayant la tête sous le séchoir avec des bigoudis ridicules plantés sur leur crâne; et bien moi je lisais du Dumas à la clinique avec un bonnet bleu atroce. Les unes c'est pour être bien coiffées, les autres dans l'espoir de garder quelque chose à coiffer !!!


Bon, fin de la première chimio. Je sors de là avec le tournis mais tout va bien. Et hop ça c'est fait. Le lendemain jeudi, piqûre de Neulasta pour remonter les globules blancs. Et hop, ça c'est fait.


Les effets secondaires ? J'ai décidé de faire comme s'il n'y en avait pas. C'est un parti pris comme un autre. Je ne suis pas complètement folle non plus. Mes chimios ont lieu le mercredi et je ne prévois rien jusqu'au dimanche soir. Comme ça, je peux me reposer. Je fais une demi-heure de marche matin et soir pour lutter contre la fatigue et ça ne fonctionne pas si mal. Quant à l'espèce de barre qui ne me quitte pas et qui somme toute est une nausée permanente, je la traite par le mépris.


Il est dit que la perte des cheveux (alopécie) survient en général trois semaines après la première séance de chimio. Je profite de ce laps de temps pour me préparer... et je m'en sors très bien ! Il est hors de question que je me colle une perruque sur la tête. Si ça doit tomber, ça tombera et je porterai un turban. J'ai déjà fait un stock de foulards de toutes les couleurs pour les assortir à mes tenues. Je me suis entraînée à les mettre; tout va bien. Au fond, je trouve que ce serait une expérience amusante. Quelle forme à mon crâne ? Rond et lisse ou bien tout cabossé ? Après tout, je n'aurais jamais eu l'idée de me faire tondre pour avoir la réponse. Et puis, je vais être plus chauve que mon beau-frère. Rigolo !


Je suis à quelques jours de la deuxième séance. En effet, je perds mes cheveux par poignée. Le plus désagréable est le plan : je me réveille et lorsque je me retourne sur mon oreiller, je me retrouve le nez dans une poignée de cheveux. Là, c'est un peu dur moralement, j'avoue. Mais encore une fois, j'avance. Les infirmières insistent pour que je remette le casque lors de la deuxième chimio. Au moment du changement (tout les demi-heures) j'y renonce. Et le vendredi, je vais chez le coiffeur me faire raser la tête. J'y vais avec une amie pour la séance photos. Je m'éclate et je ressors de là avec une pêche d'enfer.


La déprime !!!

C'est parti

On y est presque.


                  
Et voilà.

J'ai gagné !!!

Les séances de chimiothérapie se suivent mais leurs effets secondaires ne se ressemblent pas. Globalement, je trouve que tout se passe très bien.


Finalement, ce qui m'embête plus, c'est cette fichue douleur qu'en l'occurrence je ne peux pas ignorer. Après avoir ingurgiter quantité de médicaments (!!!) je finis par consulter. Histoire de donner un peu de piment à ce séjour parisien, je finirai sur la table d'opération une semaine avant ma dernière chimio.


Je finis donc en apothéose. Opération le 22 novembre, dernière chimio le 1er décembre et douze heures d'avion avec 9 heures de décalage horaire le 4 décembre.


Je ne comprends pas pourquoi, mais je suis rincée pendant trois semaines !!!


Yiha

1 commentaire:

  1. 1/ y a du retard!
    2/ tu as l'air d'un bonze avec tes cheveux rasée...tu vois même ton physique rejoint ta sagesse intérieure....
    3/La suite please!

    RépondreSupprimer