mardi 22 décembre 2009

Mon défi : suite et fin

Le spectacle de Chupachups a lieu le vendredi 18 décembre et nous sommes en début de mois. Il ne me reste que le gilet à faire, certes… mais il a l’air costaud à faire celui-là.

Mon tissu est prêt, découpé depuis longtemps. Je suis bien décidée à prendre mon temps, à ne pas agir avec précipitation et impatience. Même si je dois mettre trois jours à comprendre une étape de ce fichu patron, je mettrai trois jours et puis c’est tout. Je vois bien qu’aucune approximation n’est autorisée quand je vois la bête !

Cette coquine de Samy (ma petite vendeuse chérie) m’ayant dit de revenir plus tard, a passé sous silence que le gilet était doublé. Il ne faut pas affoler une débutante !

La débutante se retrouvant au pied du mur n’a plus qu’à se lancer (en espérant ne pas s’écraser contre le mur).

Je retourne donc au magasin (Samy n’est pas là) et je me débrouille toute seule comme une grande pour trouver le tissu de la doublure au milieu des 10 000 tissus qui m’entourent. J’ai franchement l’impression d’être comme un tout petit qui découvre la marche. Sauf que le bébé qui fait son premier pas n’est pas le seul à s’extasier devant ses prouesses !!!

Séance découpe de la doublure. Je me sens nettement plus à l’aise que la dernière fois. Par ailleurs, l’épaisseur du tissu lui donne une meilleure tenue et rend la découpe plus facile de toute manière.

Il n’y a qu’une chose que je ne comprends vraiment pas dans les explications (preuve que je progresse) c’est pour mettre les baleines. Mais je m’arrange très bien et trouve une bonne solution.

Ma foi, il me faut de la concentration et du temps, mais en une semaine j’ai fait la pièce maîtresse; le gilet est assemblé.


Maintenant, les finitions : pose des oeillets. Je manque d'entraînement et ce n'est pas très joli joli. Un petit noeud sur les épaules et voilà. Le grand jour nous n'aurons plus qu'à mettre le lacet pour fermer le gilet.

Et devinez ? Je suis très fière de moi ! Ce n’est pas, loin s’en faut, du travail de pro, mais je peux dire « et c’est moi qui l’ai fait ! ».

Je n’ai plus peur de sortir ma machine. J’ai finalement pris un certain plaisir à cette aventure. Du reste au cours d’un de mes nombreux passages dans mon nouveau magasin préféré (ou presque) j’ai acheté un patron pour un nouveau projet. C’est vous dire !

Mais cette fois, j’ai pris un patron Burda. Non seulement il est en trois langues (dont le français) mais en plus j’ai pris un patron pour débutante.

Alors, qu’est-ce que vous en dites ?






Yiha !

Mon défi : de retour à la maison



De retour à la maison, je fus comme il se doit, accueillie par un mari hilare à la vue d’une machine à coudre. Et tel est pris qui croyait prendre ; il m’a dit que si je me mettais à la couture, il se remettait au sport… Et moi de rire !

Avant de faire mumuse avec la machine à coudre, il faut passer par la case découpe (sans toucher 20.000). Rien que ça, ça m’angoisse. Dès la maternelle, on a bien essayé de me faire aimer les découpages et les coloriages mais ça n’a jamais pris. Bref le premier soir, opération découpage du patron. Aussi tendue et crispée qu’un enfant de 3 ans qui découpe son premier pantin à offrir pour la fête des mères, j’en ressors vidée. Ça ira pour aujourd’hui.

J2 : la tension monte. Cette fois-ci il s’agit de couper le tissu. Je suis terrifiée à l’idée de rater, couper de travers, dans le mauvais sens ou que sais-je encore. Bien sûr, hier soir, j’ai fait mes petites recherches sur Internet. Et j’ai trouvé LE blog pour apprentis couturière en herbe (http://www.coupecouture.fr/  Merci Sylvie). Bon alors, j’ai épinglé mon patron et commencé la découpe. Un doute subit et je fonce lire le blog. Alors voyons, « patron »… « sauf indications contraire, un patron est toujours dessiné coutures non comprises ». Panique à bord. Ça y est, j’ai tout raté. Bon, on se calme, j’ai coupé pour une taille 34 et Chupachups n’a que 10 ans alors je retomberai sur mes pieds. Oui, mais si les coutures ne sont pas comprises, pourquoi est-ce qu’à certains endroits du patron il était précisé de rajouter 2,5 cm pour la couture ? Donc, les coutures sont bel et bien comprises dans mon patron sauf quand on demande un ajout. Ouf, tout va bien.

Bon, je vais pouvoir tester la machine. Chouette. On ne va pas s’aventurer dans du compliqué. Je choisis donc la jupe (version simplifiée sur les conseils de Samy la vendeuse).

Alors là, grosse déception. Je ne peux même pas faire la canette. Non du fait de mon incompétence, je ne suis pas débile, mais parce que la machine ne fonctionne pas ! C’est bien ma veine.

Retour au magasin (aller/retour 1 heure sans compter le temps dans le magasin. Je vous rappelle que nous sommes à Los Angeles). Bien sûr, ce modèle n’est plus en stock et la machine que je souhaite n’a pas été livrée (même aux Etats Unis, il n’y a pas de livraison le dimanche !). Qu’importe, il y a un modèle intermédiaire en promotion ce jour-là. Je rends la machine, je me fais rembourser, j’achète le modèle intermédiaire… sachant que je devrai refaire la même chose dans quelques jours avec la machine que je veux.

Nous sommes à J2 ; l’homme de ma vie a vu que j’étais sérieuse… il est parti en salle de sport !

Alors, c’est reparti. Ça va tout de suite mieux avec une machine qui fonctionne. Je me lance. Surfilage du velours (tissu de la jupe). Bon, on dirait que ça irait. Personne n’ira voir. Assemblage devant derrière. Hi hi, c’est rigolo, ça va vite, c’est encourageant.

Arrêt brutal de la production. Mamma mia, je dois poser la fermeture Eclair (ce qui n’est pas très Renaissance !). Ma mère ayant dit et redit que c’était casse-pied à faire, j’ai plein d’a priori. Direction, mon prof de couture virtuel. Explications d’une clarté exemplaire. Et voilà, je viens de poser ma fermeture à glissière à la main… Elle est quasi invisible et je suis très fière de moi. Et franchement, ce n’était pas sorcier.

Alors mettre la jupe à la taille de Chupachups. Je consulte le patron. Il n’est décidément pas fait pour les bleues dans mon genre. Primo, il n’est qu’en anglais et je n’y comprends rien malgré l’aide de mon copain Harraps. Cette succession de termes techniques, même traduits, ressemble à une sorte de formule magique que seuls les initiés peuvent comprendre. Comme le ferait un enfant, je me tourne vers les schémas. Là encore, ça manque de détails. Puisque personne ne veut me dire si je suis censée faire des fronces ou des plis plats, j’opte pour les plis plats qui feront moins d’effet mais seront plus faciles à faire… avec l’aide du blog. Je suis bloquée maintenant car je n’ai pas ce qu’il faut pour faire la taille de la jupe (le crochet et le gros grain). Je devrai retourner voir Samy.

Je vous présente le modèle choisi : (celui de gauche)






J3 : Puisque je suis bloquée pour la jupe, je décide d’attaquer la chemise bouffante. J’étais bien décidée à la simplifier en ne mettant que l’élastique du poignet, mais mon cher et tendre m’a dit que ce serait « petite joueuse ». Ah oui ? Petite joueuse, moi ? Tu vas voir !

Maintenant, je fais moins la maline. D’après le patron, je suis censée faire un casing pour chaque élastique. Etant donnée la longueur de la manche et la taille du bras de ma fille, sachant que mon tissu n’est pas transparent, je décide de bidouiller.

J’ai oublié de dire que je suis un peu du genre impatient. Ça doit être fini avant d’être commencé. En bref, je fonce et je réfléchis après. (en couture, pas pour le reste heureusement). Mais là quand même, je prends le temps de cogiter avant d’agir. Je m’en sors très bien.

J’attaque l’assemblage définitif de la chemise. Mon côté fier comme Artaban retombe comme un soufflet au moment de l’essayage. Cette chose irait sûrement à Shrek ! Désespoir profond. Qu’allait-elle faire dans cette galère ? Triple buse.

J4 : après quelques jours d’une intense réflexion (ça fume !). J’ai beau lire et relire ce fichu patron, je n’y comprends rien. Bon, pour arranger les choses, je décide de froncer le haut des manches. Après un essai sur tissu brouillon, je me lance. Pas trop mal. Mais je reste toujours avec mon problème de devant et de dos taille ogre. Ça m’énerve alors je fonce tête baissée et je fais une couture centrale devant et derrière. Comme prévu c’est très laid mais ce sera caché par le gilet.

J5 : Frappée par la fée couture, je comprends que la solution est de passer un élastique tout autour de l’encolure. Et c’est parti mon kiki. Bon avec les fronces aux emmanchures ce n’est pas idéal mais il est trop tard pour les ôter. Je passe les détails, mais j’y arrive.

Dommage, je regrette ma précipitation précédente. Maintenant je rêve de défaire ces horribles coutures centrales. Mais non contente de foncer tête baisser avec ma machine à coudre, j’ai en plus eu la brillante idée de couper le tissu « en trop » de la couture centrale derrière !!! Je ne pourrai défaire que la couture du devant si j’y parviens… J’ai déréglé ma machine et le point est serré serré serré.

Il me faut donc une semaine de tentatives répétées avant de trouver la faille dans cette couture et parvenir à glisser mon découd-vite.

Y’a plus qu’à faut qu’on fasse l’ourlet. Nouvelle expérience : faire un point invisible à la machine.

Ça y est ! J’ai fini la jupe ET le chemisier !

Prochaine étape : le gilet.

Yiha !



dimanche 29 novembre 2009

Mon défi (suite) : au magasin

Comment une personne qui a une si piètre image d’elle en tant que couturière se lance-t-elle dans la confection d’un costume Rennaissance ?

Il y a le petit démon caché qui me soufflait qu’avec une machine ça irait mieux. Et puis, il y a la bonne vendeuse au bon endroit, au bon moment.

J’avais donc regardé les costumes Renaissance en vente ou en location sur Internet. Seuls les costumes taille adulte ressemblaient à quelque chose pour un prix allant au-delà de ce que j’aurais accepté de mettre dans un déguisement. J’en étais donc arrivée à la conclusion qu’éventuellement, je pourrais peut-être faire ledit costume. Avec mes compétences en la matière, ce n’était envisageable qu’à la condition de trouver un patron.

Direction Jo Ann le magasin des petites fourmis des travaux d’aiguille en tout genre. Après avoir feuilleté de nombreux catalogues de « patrons », Chupachups et moi tombons d’accord sur le modèle qui nous semble le plus approprié. Nous avons mis 10 bonnes minutes à comprendre où étaient rangés tous les patrons. Mais me sentant déjà gourde au possible, je n’aurais pas osé demander à une vendeuse. Oui, je sais à quel point cela est ridicule.

Une fois le patron en main, j’étais dans une valse hésitation.

Faire tout ça à la main ? Moi qui déteste tenir une aiguille, c’est un travail de forçat !

Acheter une machine ? Il y a des promotions, alors pourquoi pas ? Mais si c’est pour qu’elle croupisse dans un placard, ce n’est pas la peine. Et puis j’en connais un qui n’a pas fini de se payer ma tête (les autres non plus du reste mais je ne vis pas avec eux, alors ce sera moins pesant et récurrent).

Oh là là ! Il m’a l’air bien compliqué ce costume… Pas du tout de mon niveau.

Et puis si je prends une machine, laquelle ? Bon, une trop basique risque de ne pas être des plus faciles à manipuler (non parce que si c’est tout un foin de faire et d’installer la canette, je sens que l’avenir placard est garanti). Quant à la Maserati de la couture avec 80 points en mémoire, autant donner du caviar à des cochons. Oui, mais machine ou pas machine ?

Bref, plutôt du genre à entrer dans un magasin en sachant ce que je veux, j’étais devenue la caricature de la cliente insupportable qui fait sortir à la vendeuse toutes les cravates en stock pour n’en acheter aucune !!! Sauf que jusque-là, je n’avais embarqué aucune vendeuse dans les méandres de mes doutes (seule Chupachups vivait tout cela en direct, n’osant piper mot puisqu’il s’agissait de son costume... quelle patience !). Et si je demandais conseil ?

La vendeuse abordée me dirige immédiatement vers une spécialiste de la couture (qui adore ça et qui donne des cours). Une dame d’un certain âge, au regard bleu et bienveillant, avec une douce voix, prend donc mon cas en main. En ce qui concerne la machine à coudre, elle me recommande celle qu’elle possède (et que j’avais repérée), en promotion en ce moment. Celle-ci n’étant plus en stock, Samy la gentille vendeuse, me propose d’acheter une machine de gamme inférieure en attendant que le magasin reçoive celle que je veux. Je verrai bien comment je me sens avec une machine. Si je veux toujours l’autre, on fera l’échange dans quelques jours. Genre de chose impensable en France, mais pas du tout aux Etats-Unis.

Bon, emballé c’est pesé. Le problème machine est quasiment réglé… pas celui du costume ni de sa faisabilité.

Je montre à Samy le patron choisi et demande si une débutante dans mon genre peut s’attaquer à cette chose. Mais oui bien sûr, trop fad ! Non Samy est un peu plus diplomate que ça. Rassurante, elle m’a dit qu’il n’y avait aucun problème, qu’elle me montrerait et que je pourrais venir la voir au fur et à mesure pour poser des questions.


Bon alors dans ces conditions, allons-y. Nous avons commencé par le matériel « de base » que Samy demande à ses élèves débutants d’acheter. Les ciseaux, le mètre (j'ai laissé le mien à Paris, c'est dire !), le découd-vite (ah non, ça j'ai), les épingles et j'en passe.


Après ça, je lui ai collé le patron dans les mains pour le choix du tissu et le métrage. Je n'allais pas la lâcher comme ça et prétendre trouver seule le tissu adéquat et le moins cher. Chupachups et moi avons donc suivi Samy à travers les allées, ne devant nous prononcer que sur le choix des couleurs, Samy nous menant vers les meilleures affaires du moment. Elle m'expliquait pas à pas ce dont j'avais besoin. Si j'avais dû acheter seule mon fil, je pense que je me serais demandé au moins 10 minutes quel type de fil prendre. Là je n'avais qu'à suivre et choisir la couleur coordonnée. 


Une fois à la table de découpe, Samy m'a donné des conseils pratiques sur la façon de faire la jupe en la simplifiant. Elle m'a de nouveau invité à venir la voir si j'avais des questions et m'a donné ses jours et horaires de travail de la semaine à venir. Ainsi épaulée et mise en confiance, voilà comment j’ai sauté le pas.

Nous sommes donc reparties munies d’un machine à coudre, d’un patron et du tissu nécessaire à la confection d’une chemise bouffante, d’une jupe et d’un gilet Renaissance. Après ça y’a qu’à faut qu’on, c’est bien connu.

Ma charitable fille a ensuite décrit à son père l’épopée, ne manquant pas de souligner le rire imbécile engendré par ma gêne et qui ponctuait chacune de mes questions. Mais elle m’a bien fait rire !

Yiha !

mercredi 18 novembre 2009

Billet d'humeur : mon défi

Quelle est la chose que vous détestez faire le plus au monde ? Non quelque chose que vous détestez faire mais que vous devez faire, comme le ménage, le repassage ou les courses. Non ; une chose parfaitement optionnelle qui vous a toujours donné des boutons.

En ce qui me concerne, cette chose, c’est la couture. C’est du reste devenu un sujet de plaisanterie facile… que j’assume pleinement.

Toute mon enfance a été martelée à coup de « je déteste coudre » par ma mère. J’ai pourtant été habillée de superbes robes à smocks maison de 0 à 10 ans. Certes, les smocks ne sont pas de la couture mais de la broderie. Il n’empêche que la robe, il faut bien la faire non ?

La machine à coudre familiale était une vieille Singer noire et dorée. Celle que nous avons tous vue dans les greniers familiaux et autres brocantes. Mais attention, nous avions une des premières machines portables… électrique, 250 kg de fonte avec un beau capot en bois. Bref, portable, à condition d’avoir des biscoteaux en fer forgé ! Et bien sûr, Titine était tellement vieille que tout devenait périlleux. Toujours est-il que je n’avais pas le droit de toucher à l’objet maudit qui ne fonctionnait qu’à peu près correctement sous les doigts de son maître.

Têtue comme une mule (on ne peut renier si facilement ses origines normandes), je ne manquai pas de m’inscrire au cours de couture en classe de seconde. Ainsi confiée aux mains expertes d’une dame qui trouvait la couture si facile et si amusante, je fis le patron d’un caleçon à ma taille. Et plus fort, je fis le caleçon en question qui me servit de caleçon de nuit pendant des années.

Mon deuxième exercice fut un peignoir de bains. Un choix tout à fait personnel. Après avoir fait mon patron à mes mensurations, je devais donc faire l’œuvre de ma vie ! Manque de chance, je rêvais d’un peignoir moelleux et ma mère me fournit une espèce de tissu éponge foireux bien loin de mes rêves. Bilan des opérations, mon beau patron découpé se retrouva épinglé au tissu éponge. J’eus le courage de me lancer dans la coupe et les choses en restèrent là, parce que, franchement, la perspective d’un peignoir qui gratte ne m’emballait guère.

Ma mère étant une grande conservatrice devant l’Eternel (on ne sait jamais, ça peut toujours servir), les morceaux de tissu épinglés au patron doivent toujours attendre dans un carton qu’on les assemble.

Depuis, je me suis forgée une réputation de catastrophe ambulante dans le domaine de la couture.

Lorsque Chupachups était petite, j’ai eu droit à l’incontournable doudou. Afin qu’il soit reconnaissable, le sien était un Bandana. Et voulant qu’il soit spécial, je décidai d’y coudre un ruban de satin. Rien d’extraordinaire ! Bien sûr, bonne perfectionniste, la couture devait être invisible.

Une de mes meilleures amies, introduite dans le club des couturières qui trouvent ça facile (nananananère), m’a prodigué ses conseils. En effet, c’était invisible et facile (bien que cela m’ait pris trois fois plus de temps qu’à n’importe qui).

C’était il y a dix ans. Et comme les mauvaises habitudes et les préjugés ont la vie dure, je suis vite retournée à mon sempiternel « je suis nulle en couture, je déteste coudre » et j’en passe.

Un petit démon devait cependant occuper un coin de mon cerveau. Alors que mes prouesses de couturière se résumaient à « je pose le bouton tombé à côté du vêtement dans l’espoir qu’il va se recoudre tout seul », j’osai émettre l’idée auprès de mon cher et tendre d’avoir une machine à coudre à je ne sais quelle occasion.

Devant le fou rire de l’homme, je n’insistai pas. Mon tableau de chasse ne jouait guère en ma faveur.

J’ai scrupuleusement continué d’ignorer les boutons à recoudre. J’ai scrupuleusement continué d’accepter que ma belle-mère fasse les « petits points » nécessaires sur les vêtements de Chupachups alors que ça me collait une honte indescriptible. Et j’ai continué de penser que je n’étais pas plus c…. qu’une autre et qu’avec une machine à coudre, de nouveaux horizons s’ouvriraient.

Retour aux contradictions qui nous façonnent. Après le « j’veux y aller, j’veux pas y aller », le « j’veux faire mais j’peux pas faire ».

J’ai donc pris une pincée d’entêtement normand, une pincée d’amour propre (je ne suis pas plus bête qu’une autre), une poignée d’amour propre piqué au vif (arrête d’entretenir cette image de nulle en couture) et une belle opportunité et je me suis lancée.

Chupachups fait partie de la chorale de son école. Membre des Concert Singers, la barre est toujours plus haute. Ainsi donc, le prochain concert a pour thème la Renaissance. Tous les enfants devront avoir un costume Renaissance… mais les Concert Singers, doivent avoir un costume de cour. Sinon, ce ne serait pas drôle.

Allez trouver un costume de cour Renaissance taille enfants aux USA. Y’a pas ! Vous trouvez en taille adulte et une fortune.

Bref, je suis rentrée à la maison avec une machine à coudre samedi dernier. L’homme de ma vie a hurlé de rire. Voyant à quel point j’étais sérieuse, il s’est puni en se remettant au sport (si si… mais ça a duré moins longtemps que ma persistance de couturière... une fois).

Et voilà. Je m’escrime à essayer de comprendre les mystères du tissu que mon cher et tendre qualifie de « solide-liquide ». J’ai fait la jupe du costume (dans les règles de l’art sans élastique à la taille). Je m’arrache les cheveux sur le chemisier et j’ai à moitié fait la veste.

Mais tout cela manquerait parfaitement de sel si je ne précisais pas que je me retrouve avec un patron et des directives en Anglais. En résumé, je n’y comprends rien. En Français j’aurais du mal, en Anglais je coule. Alors j’invente.

Tétanisée devant mon patron, je n’ai rien voulu changer… Mon chemisier irait à Shrek mais est un peu (beaucoup) trop grand pour Chupachups. Alors j’te fronce d’un côté, j’te rajoute une couture de l’autre, j’te la cache avec un biais etc etc…

Bref, je me suis lancée un défi. J’ai décidé d’ajouter une corde à mon arc (peut-être de prendre le contre-pied du discours de ma mère que j’avais fait mien… allo docteur Freud). En tout cas, j’apprends beaucoup… et je m’amuse !!!!

Yiha

mardi 17 novembre 2009

Billet d’humeur : je veux pas y aller !

Ou plus exactement, je veux y aller, mais je veux pas y aller. Ça vous est sûrement déjà arrivé ce genre de contradiction.


J’avais dit que j’irais à Paris au mois d’octobre et nous voici fin novembre, je suis toujours à Los Angeles.


Je veux y aller :


Déambuler dans les rues parisiennes, le nez en l’air en m’en mettant plein les yeux. Me délecter de ce déferlement d’architecture et flâner dans les librairies. Retrouver les amis que je n’ai pas vus depuis deux ans. Aller faire un coucou à ma filleule parisienne qui a fêté ses 18 ans et qui doit être méconnaissable ! M’adonner à mon rituel favori : un déjeuner chez mon copain Gérard, excellente table parisienne que je vous recommande chaleureusement si vous aimez le canard (restaurant Les deux canards dans le 10ème). Me délecter de bonnes baguettes avec du fromage ou de la charcuterie. Remplir ma valise de livres, de Régalad, de Carambar, de chocolat. Et au passage, puisque tel est le but initial de ce voyage, faire la tournée des médecins. Mais au train où vont les choses, dans dix ans je serai toujours à Los Angeles, mes dents seront tombées et j’aurai un cancer du sein faute d’avoir fait le nécessaire. Ça devrait me motiver non ?


Je veux pas y aller !


Alors que j’étais la championne du faufilage dans la foule parisienne, je n’ai plus l’habitude et je n’ai pas envie de me sentir perdue dans ce tourbillon de gens pressés. Je n’ai pas envie de me faire engueuler par l’abruti qui vient de m’écraser le pied ou de me faire lâcher une porte sur le nez. Je n’ai pas envie de ce mélange d’effluves, parfum, crasse, urine, qui caractérise notre cher métro. Je n’ai pas envie de voir les gens faire la gueule dans leur train de banlieue qui les mène vers un boulot qui les barbe. Je n’ai pas envie de m’accrocher à mon sac à mains par crainte de me le faire voler; là aussi j’ai perdu l’habitude. Ici on peut poser son sac dans son caddie et personne n’y touchera… sauf peut-être pour le rapporter à l’accueil du magasin. Et je n’ai pas envie de faire 12 heures d’avion.


Bon alors on dirait qu’on serait dans un monde idéal. On dirait qu’on pourrait se téléporter ou téléporter les choses. Je ferais venir Paris à Los Angeles histoire d’être entourée de beaux bâtiments et de musées. Je garderais le temps californien mais j’y ajouterai de la pluie la nuit (et seulement la nuit) histoire de remplir les nappes phréatiques, d’arroser les plantes et de nettoyer l’air. Je garderais donc la mer et les palmiers. Je prendrais le réseau du métro et des bus parisiens mais pour le métro, je garderais le système américain de purification de l’air. Et puis je me téléporterais pour être en quelques minutes auprès de mes amis ou je les ferais venir par le même moyen. J’irais facilement voir mon dentiste chéri, ma gynéco adorée, ma généraliste si gentille.


Abracadabra. Ça ne marche pas.


Bon, alors d’accord, je vais me conformer aux joies du : enlevez vos chaussures, videz vos poches, faites la queue comme tout le monde. Asseyez-vous et essayez de dormir avec trois centimètres et demi pour vos jambes. Faites en une semaine la tournée des médecins et des copains en oubliant vos neuf heures de décalage. Confrontez-vous aux paperasses que vous aviez si bien réussi à ignorer avec 10 000 km d’éloignement. Repartez dans l’autre sens en regrettant que ça n’aie pas duré plus longtemps. Parce que là encore, ça va être un coup de j’veux rentrer mais j’veux pas rentrer.


Ah l’être humain et ses contradictions !


Bon, chéri, je crois que tu as intérêt à prendre mon billet pour moi si tu veux vivre 10 jours de gestion de la maison tout seul comme un grand !


Yiha !

lundi 9 novembre 2009

La Vallée de la Mort

La démesure de la ville de Los Angeles est parfaitement en accord avec celle de la nature californienne.


La Vallée de la Mort en est un des plus beaux exemples et offre des paysages extrêmement divers.


Nous y sommes allés en septembre 2006 et avons eu la chance d’abord d’y avoir une température relativement douce puisqu’il faisait 28°C. Arrivés de nuit, éreintés après la route, nous avons tourné en rond dans le parc, le GPS nous jouant bien des tours.


Notre première visite fut Zabriskie Point. Une étendue d’immenses rochers s’étalait à nos pieds alors que le vent chaud fouettait nos visages. Les couchers de soleil y sont particulièrement magiques.



Zabriskie Point


Non loin de là, nous sommes allés faire une randonnée dans le fond d’un canyon : Golden Canyon. Ce lit de rivière asséchée avait été transformé en route goudronnée. Mais en 1976, des pluies diluviennes ont détruit la route et il ne reste plus que quelques morceaux d’asphalte disséminés ici et là. Les parois rocheuses qui bordent le canyon ressemblent à un mille feuilles ; une vraie leçon de géologie. Chupachups étant relativement petite (6 ans ½), nous avons fait demi-tour une fois arrivés à Red Cathedral, amphithéâtre naturel. Plus de vent mais une chaleur écrasante. Histoire de se faire de l’ombre et de profiter de l’air, j’ai doté chacun d’un paréo à tenir au-dessus de sa tête… A défaut d’être élégant, c’est efficace !



Golden Canyon - Chupachups sur un reste de route



Golden Canyon avec Red Cathedrale au fond



Golden Canyon - Le paréo parasol



En arrière plan, nous pouvions déjà admirer Artist’s Palette, montages rocheuses colorées par l’oxydation des différents métaux qui s’y trouvent. Du vert pour le mica, du violet pour le manganèse et du rouge, du rose ou du jaune pour le fer. Un grand classique dont on ne lasse pas.


Artist's palette



Retour à la voiture où les anti-clim ont été contents de la fraîcheur procurée par celle-ci pendant les 23 km à parcourir avant d’arriver à Badwater. Nous avions intérêt à faire le plein de frais puisqu’il s’agit là de l’endroit le plus chaud du parc (et le plus bas des Etats-Unis ; -86m). Un ancien lac asséché dont il ne reste qu’une grande étendue de sel craquelé mêlé à de la boue séchée formant un damier géant d’hexagones. On ne peut pas marcher n’importe où et le « chemin des touristes » a formé une immense allée blanche et lisse comme une patinoire… de sel. Le reflet du soleil y était particulièrement aveuglant et le vent soufflait avec force laissant sur nos lèvres gercées un goût de sel. Nos pas faisaient comme un craquement digne d’une bande son de film à suspens. La tente-paréo fut là encore d’un grand secours. Le vent chaud s’y engouffrant nous donnant l’illusion d’un courant d’air.



Le paréo parasol


Moins efficace mais plus drôle






Le Devil’s Golf Course, non loin de là, est également constitué d’un mélange de boue et de sel. Cependant, le paysage y est totalement différent. C’est comme si de la boue en ébullition s’était tout à coup figée, laissant place à une succession de trous et de bosses. Très étrange. Personnellement j’y ai plus vu un paysage lunaire qu’un golf.



Devil's golf course



Nous ne nous sommes guère attardés et nous sommes dirigés vers un beau désert de sable blanc, les Sand Dunes. Celui qui vient à l’esprit de tout un chacun au mot désert. Celui que, par parenthèse, j’imaginais autour des pyramides du Caire lorsque j’étais en 6ème et qui s’est avéré être un désert de cailloux !



Sand Dunes


Le désert, qu’il soit de cailloux ou de sable, est fascinant car malgré les apparences, il regorge de vie. Vie en sommeil qui à la moindre trace d’humidité, jaillit comme par enchantement. Ainsi au mois de mars, les Angelinos aiment aller les admirer fleuris.


Il est donc clair qu’avant d’être la Vallée de la mort, ce fut sans doute la Vallée de la vie, regorgeant d’eau. Au delà de l’immensité et de la diversité des paysages, c’est une grande leçon d’humilité. Nous ne sommes que de tous petits êtres dont la durée de vie est insignifiante. Ce ne sont pas 5000 ans d’Histoire qui nous regardent mais la trace du temps sur des millions d’années. Les canyons nous rappellent que l’eau ruisselait et nous offrent une coupe géologique impressionnante. Il est aisé d’imaginer les rivières allant se jeter dans ce qui fut un lac et le lieu peuplé d’animaux.



Un autre canyon


Mais pour revenir à une échelle du temps plus humaine, on ne peut s’empêcher de penser à la Ruée vers l’Or, à ces fous furieux qui ont traversé ces lieux à cheval, sous un soleil de plomb, ne sachant pas où étaient les limites de cette fournaise. Et, à croire qu’une fois ne suffisait pas, d’autres expéditions s’y sont succédées, s’installant pour exploiter les minéraux et minerais de la Vallée. L’exploitation la plus connue étant celle du Borax transporté par 20 mules. Ils ne se sont donc pas contentés de traverser, ils se sont installés. Ils sont fous ces humains !


Et la nature n’a de cesse de rappeler sa toute puissance et son imprévisibilité. Ici, ce n’est pas l’homme qui domine mais la nature. En août 2005, des pluies torrentielles et inattendues ont fait des dégâts colossaux dans la Vallée de la Mort, emportant aux passages quelques touristes et leurs voitures, détruisant les routes et obligeant la fermeture du parc pour quelques mois. Et pourtant, nous prétendons toujours dominer !


Yiha !

samedi 31 octobre 2009

Billet d'humeur : la nature

Esprit critique, certes. Mais il serait le même ailleurs ! Rien n’étant parfait où que ce soit, les avantages d’un lieu compensent ses inconvénients. Heureusement.


Los Angeles est une ville immense, certes, mais où la végétation est luxuriante et omniprésente. Une fois quittés les grands axes, le petites rues sont bordées de maisons, elles-mêmes entourées de jardins (quand les propriétaires n’ont pas agrandi leur maison jusqu’aux limites de la parcelle). Les jardiniers s’affairent activement pour que tout soit parfait. A l’occasion des différentes fêtes, les façades et pelouses se transforment en décors incroyables (Halloween, Noël, Pâques).


Les constructions sont basses sauf à Downtown. Dans le reste de la ville, on trouve quelques tours de ci de là. On ne se sent donc pas oppressés.


Nous avons choisi un quartier qui n’est pas trop loin de l’océan. Quel bonheur de pouvoir marcher tous les matins le long du Pacifique ! A l’aller j’ai en face de moi les montagnes, le parc d’attraction de Santa Monica ; au retour le paysage est plus plat mais j’apprécie toujours la caresse du soleil lorsque je rebrousse chemin.


Pas de platanes mais des palmiers. Peu de géraniums mais des oiseaux de paradis. La faune sauvage est protégée et dans les jardins on peut croiser coyotes, biches ou opossums. Il est interdit de les capturer et encore plus de les tuer… même si l’opossum a massacré vos plantations. Et bien sûr l’écureuil est partout (y compris sur notre balcon).



Los Angeles est également dotée de nombreux parcs. Ils sont plus ou moins grands mais à l’échelle de la ville… donc incomparables avec les squares parisiens !


Toute cette verdure, la proximité de la mer, nous ont leurrés. Nous pensions que l’asthme de Chupachups s’atténuerait ou disparaîtrait. Mais il n’en est rien, au contraire. La grande pollueuse domine et l’air n’est pas nettoyé par la pluie comme il l’est à Paris.


Et pourtant nous l’aimons ce soleil californien qui brille toute l’année.


Yiha.


jeudi 29 octobre 2009

Paris vs LA


Voici une comparaison de taille de Paris et Los Angeles... l'échelle est la même bien sûr !

mercredi 28 octobre 2009

L'épicerie préférée des Français


Je me sens toute petite

La grande pollueuse

Plan


Pour vous donner une idée de l'échelle, ça c'est 500 m : ___

Billet d'humeur : faire ses courses à LA

Il faut savoir que faire ses courses, tout au moins pour les Français, est un peu compliqué. Très regardant sur ce que nous mettons dans nos assiettes, nous sommes incapables de nous contenter du supermarché du coin (qui est bien sûr très grand).


Voici donc quelques exemples. Je fais la base de mon marché chez Trader Joe. Le lieu est agréable et à échelle humaine ; on y trouve de bons produits bio pas trop chers. On y trouve également de la viande sans hormones mais le choix n’est pas grand. Bref c’est parfait pour les laitages, les fruits et légumes de base, un peu de poisson et de viande.


Pour avoir de la bonne baguette, du canard, du jambon de Parme, du fromage, des oranges à jus à un prix raisonnable, direction Costco. Pour acheter l’eau à un bon prix, les boîtes de mouchoir, direction Smart and Final. Je pourrais bien sûr acheter les boîtes de mouchoirs chez Costco, mais je ne saurai pas où ranger les 12 boîtes !!! Au supermarché du coin (Albertson) elles sont vendues chères et à l’unité alors que chez Smart, elles sont vendues par trois à un prix correct. Si nous avons envie de jambon blanc, nous allons chez Ralph. Ici le jambon est généralement du jambon de poulet ou de dinde, souvent préparé avec du miel ce qui le rend sucré. Par ailleurs du jambon qui se garde plus de 6 mois, je ne sais pas vous, mais moi ça ne me dit rien qui vaille. Donc, le jambon blanc de base, fabriqué à la française au Canada et de la marque M______e, c’est chez Ralph. Chez mon fournisseur favori (Trader Joe) il n’y a pas tous les légumes alors si l’envie me prend de faire un potage, je dois aller compléter mon marché chez Albertson. C’est également là que je trouve les céréales bio au poids de mon cher et tendre. Et pour finir, quand on est prêt à payer ses produits très chers, il reste Whole food ; le lieu parfait pour acheter de la super bonne viande ou tout produit bio.


A cela s’ajoute notre super fournisseur français, traiteur de formation, qui nous régale en saucisse de Morteau, boudin blanc, confits et autres merveilles.


Et pourquoi les Français se compliquent-ils tant la vie pour faire leurs courses ? Parce que les quantités de pesticides, fongicides et autres engrais sont telles dans les fruits et légumes qu’il vaut mieux manger bio. Heureusement, la demande et l’offre sont si grandes que les prix sont moins délirants qu’en France. Parce que la viande rouge qui semble si bonne et est si peu chère au supermarché du coin est tellement bourrée d’hormones qu’il vaut mieux éviter. Parce que le jambon sucré n’est pas forcément notre tasse de thé. Parce que des produits qui se conservent des mois et des mois nous rendent méfiants.


Et le comble dans tout ça, c’est qu’il coûte bien plus cher de se nourrir à la maison que de prendre ses repas à l’extérieur ou de se faire livrer des plats préparés. Mais là encore c’est affaire de choix pour sa santé.


Car le saviez-vous, les américains dotent leur maison de cuisines à faire pâlir d’envie un cuisinier, mais elles ne servent souvent qu’à jeter la boîte de pizza livrée à domicile, jeter les emballages du repas acheté au drive-in ou réchauffer au micro-ondes ce qu’on a rapporté du restaurant la veille. Alors pourquoi de si magnifiques cuisines ? Pour mieux revendre sa maison !


Et le saviez-vous ? L’Amérique est confronté à un problème de temps de décomposition des cadavres à cause des quantités monstrueuses de conservateurs de la nourriture et les petites filles ont leur poitrine plus tôt que la moyenne grâce aux bonnes hormones qu’elles ingurgitent en mangeant de la viande. Super non ?


Yiha !

mardi 27 octobre 2009

Billet d'humeur : la notion de temps

Depuis trois ans j'essaie de comprendre pourquoi les journées semblent si courtes à Los Angeles. Certes, la ville est très très étendue. Cependant, on ne passe pas son temps à y jouer aux quatre coins. L'école s'arrête très tôt , soit, mais l'homme de ma vie a la même impression et ses journées ne sont pas rythmées par la vie scolaire et parascolaire de notre fille.

Très franchement je n’ai pas trouvé de raison cartésienne et logique.

Chaque déplacement est long et se fait en voiture. L’école de Chupachups est à 11 miles (18 km) mais je ne fais le trajet que 4 fois par semaine puisque nous avons un système de carpool.

Mais voici une journée typique. Debout à 6h10, je m’occupe du petit déjeuner et de la sacro sainte lunch box. Départ de l’appartement vers 7h20 pour être à 7h30 à la station service du coin de la rue où je laisse Chupachups partir à l’école. De mon côté je vais à Venice Beach afin de faire 1h15 de marche. Il me faut 20 minutes pour y aller (4 miles soit 6,5 km). Je suis de retour à ma voiture vers 9h15 au mieux et je prends quelques minutes pour souffler et boire beaucoup d’eau après mes 9 km. Je suis donc de retour à la maison vers 10h00. Le temps de prendre une douche et la journée peut commencer.

En fait à la fin de ma marche, il se peut que j’ai à faire des courses chez Costco, un hangar immense où tout se vend en quantité pharaonique mais qui n’ouvre qu’à 10h00 et se trouve non loin de mon lieu de marche mais à 3,5 miles de la maison. Il serait donc ridicule que je rentre entre deux. Ces jours-là, je ne suis pas de retour avant 11h00 au mieux.

Laver le linge est également un extraordinaire « bouffe-temps ». Nous habitons un appartement, donc pas de lave-linge ni de sèche-linge à bord. Ils sont au sous-sol. Il faut donc descendre avec le panier à linge (à roulettes avec trois bacs s’il vous plaît) et les différents produits (détachant, lessive, lessive pour noir, adoucissant). Tri du linge, détachage et c’est parti pour 34 minutes. Remonter le triple panier vide, trouver une courte occupation, redescendre avec la bassine à linge. Récupérer le linge que les machines ont si mal lavé, trié ce qui va au séchoir, remonter le reste et l’étendre. Redescendre 45 minutes plus tard et plier le linge des 3 grosses machines qu’on a fait tourner !

En clair, mes journées commencent à 10h00 au mieux et se "terminent" à 14h30 quand je vais à l'école. Entre 10h00 et 14h30 j'ai le choix entre courses, lessives ou copines. Et après, c'est devoirs, activités extra-scolaires, dîner, dodo.

Yiha.

mercredi 21 octobre 2009

Billet d'humeur : l'école

A la rentrée 2008, nous avons lâché le Lycée Français au profit d'une école privée américaine. Certes pas n'importe laquelle mais il n'empêche que je suis toujours sidérée. C'est un rêve, un enchantement.


Imaginez une école qui soit une grande famille. Les parents sont impliqués dans la vie de l'école comme je ne l'ai jamais vu. 80% des familles (280) participent d'une manière ou d'un autre. Ce sont des parents bénévoles qui viennent servir le déjeuner chaque jour; il y a ceux qui aident à la bibliothèque, les responsables du petit déjeuner parents/enfants du jeudi matin avant les cours, ceux chargés d'accueillir les nouveaux, d'organiser les déjeuners à thème, de faire la newsletter (une par semaine en ligne), de prendre les photos, de faire les yearbooks, d'organiser la tombola, récolter les dons et j'en passe.


A cela s'ajoute ce que les parents organisent en-dehors de l'école au profit de l'école. Exemple : deux familles organisent une soirée Halloween payante dont l'argent récoltée sera versée à l'école. Mais on peut aussi apprendre à faire des bouquets, passer un après-midi ciné chez un parent, participer à un dîner truffes etc. Les idées ne manquent pas et l'énergie parentale non plus.


Il est rapidement devenu inutile que je décline mon identité complète en précisant de qui j'étais la mère lorsque je devais téléphoner ou me présenter à l'administration. Un "Oh, hi Muriel" m'accueille quand je franchis la porte.


Et le travail dans tout ça ? Il est visiblement synonyme de plaisir puisque Chupachups se lève et se prépare avec moins de difficultés qu'avant... en devant se réveiller une heure plus tôt !


Cette année, le cours d'histoire est un cours d'anthropologie. Un squelette en vrai plastique est enterré sur un "site". Les élèves ont quelques consignes au début du cours et s'adonnent à leurs recherches. Ils vont ainsi s'interroger sur la nature du sol, effectuer des prélèvements qui seront envoyés pour analyse dans le service géologie d'une université. Les résultats les amèneront à se poser de nouvelles questions et ainsi de suite. Les élèves sont également allés observer les primates au zoo pendant deux jours. Prendre des notes, faire des photos, des films… Une belle façon d’étudier l’évolution.


Mais ce n’est pas parce qu’on apprend en s’amusant (plus ou moins) que les façons de noter sont laxistes. Pour obtenir un A, il faut avoir entre 93 et 100%; pour un A- entre 90 et 92,9%; pour un B+ entre 87 et 89,9% et ainsi de suite. Mais attention, la moins bonne note acceptée est un U qui équivaut à moins de 70% soit 14/20. Et un U doit être revu à la hausse au prochain test, sinon l’élève se voit exclus de l’école l’année suivante. Et je vous garantis que la moindre erreur compte. Gare aux tire-au-flanc !


Le calendrier académique est en ligne ainsi que les devoirs ce qui permet aux parents un suivi parfait.


Quant aux conditions de travail, ces pauvres chéris bénéficient chacun d’un ordinateur portable prêté par l’école qu’ils rapportent à la maison. En classe, plus de craie ni de tableau noir mais un tableau blanc interactif connecté à l'ordinateur du professeur. Les professeurs sont toujours prêts à répondre aux questions des parents et des élèves, par e-mail bien sûr.


L’ordinateur portable est un outil de travail et non de divertissement. Les élèves sont donc étroitement surveillés par les professeurs. Le service informatique a toujours accès aux ordinateurs via le network de l’école… flicage nécessaire pour éviter tout débordement.


Enfin bon, je n’irais pas jusqu’à dire que je retournerais volontiers à l’école, mais dans ces conditions là…


Je crois que je suis un peu jalouse !!!