lundi 5 novembre 2012

Billet d'humeur : "Pourquoi Los Angeles me manque"


Une question récurante : Est-ce que Los Angeles te manque ?
Une réponse récurante : Oui.
Une autre question récurante : Pourquoi ?

Et ma réponse est généralement irréfléchie et foireuse, avouons-le.

Bien sûr, la première réponse qui me vient, c'est le temps. Mais c'est un peu court. Les palmiers ? Oui, aussi... mais je n'ai qu'à aller dans le sud de la France pour ça. Alors quoi ? Qu'est-ce qui fait que Los Angeles me manque quand je suis à Paris ?

Ce que j'adore à Paris : le marché ; trouver de bons ingrédients pour faire la cuisine ; connaître mes fournisseurs ; la beauté architecturale ; retrouver mes repères (les lieux, les amis, la famille...) ; l'histoire et la culture.

Ce que je déteste à Paris : les gens ronchons et fermés ; quand il fait gris, qu'il pleut et qu'on a le plafond sur la tête ; les gens qui vous engueulent alors qu'ils viennent de vous écraser le pied !

Ce que je déteste à LA : l'architecture... inexistante pratiquement partout. Le côté superficiel des gens. Le fait de savoir que je n'aurai jamais de vrais amis (américains) ici parce que je sais qu'une fois hors de leur champ de vision, je n'existerai plus.

Ce qui me manque de LA :
- trouver des légumes bio prêts à l'emploi en sachets qui ne soient pas déprimants (parce que la salade en sachet en France, même pas bio, est juste à se flinguer... Merci TJ pour les "organic broccoli florets" et autres "organic baby lettuce" ;
- le temps merveilleux quasi toute l'année ;
- avoir l'océan Pacifique à côté et pouvoir me vider l'esprit en le longeant à loisir,
- et finalement ce côté moche et bordélique de la ville qui dit "on s'en fout, ce n'est pas le plus important".


En fait, la vraie réponse, la voilà :

Lorsque nous sommes arrivés en août 2006, il n'y avait quasiment pas de recyclage. Lorsque j'allais faire mes courses, j'étais juste horrifiée : personne n'avait ses sacs recyclés et, en achetant trois produits, on repartait avec cinq sacs en plastique. Pourtant, en quelques mois, tout a basculé. Les poubelles de tri ont poussé comme des champignons et chacun s'est muni de ses sacs de courses. Une réactivité et une discipline impossible en France !!!

En 2008, la crise a été virulente. D'un coup, toutes les voitures neuves avec des plaques temporaires (en gros, une voiture sur trois) ont disparu et de vieilles Cadillac et autre tacots sortis des fonds de garage, gouffres à essence, certes, ont fleuri. L'avantage était qu'elles étaient payées depuis longtemps et que cela éliminait un crédit pour les familles. L'inexistence de protection des salariés a permis à bien des entreprises de faire une purge drastique... et certaines enseignes ont simplement disparu. Dans le même temps, les panneaux de mises en vente ou en location de maisons et d'appartements ont fleuri à la vitesse de l'éclair... Certains étaient dus au déménagement des expatriés et américains venus des autres états et qui repartaient chez eux, faute d'avoir un contrat renouvelé. D'autres étaient des "forclosure"... maisons saisies par les banques car les gens n'avaient pas pu honorer leurs dernières mensualités (et ce, même s'ils avaient payé avec régularité depuis plus de 20 ans).
Pourtant, je n'ai entendu aucune pleurnicherie de la part des californiens. J'ai vu des mères au foyer, ayant arrêté de travailler depuis plus de sept ans, déclarer chercher un travail du jour au lendemain. Elles ne semblaient ni angoissées, ni complexées... Elles ont en effet trouvé un travail, et avec beaucoup de bonheur en plus ! Beaucoup ont fui cette ville du paraître où tout est horriblement cher et ceux qui sont restés ont changé drastiquement leur mode de vie. Bref, la réaction des Américains est de prendre acte de la situation et de tenter de rebondir, de trouver une solution au plus vite.


Voilà huit mois que je ne suis pas venue ici. Une grande surprise m'attendait. Des cyclistes ! Pas l'habituel cycliste du dimanche qui fait sa balade en famille à Venice Beach ou Santa Monica. Non, non, des gens qui se sont équipé de belles bicyclettes neuves pour leurs déplacements quotidiens... quand les distances le leur permettent. La ville a même créé des pistes cyclables sur les grands axes. Bon, elles ne sont pas protégées, alors personnellement je ne m'y risquerais pas, sauf à utiliser les trottoirs (quand il y en a) comme le font certains.

Alors ce qui me manque ? Ces gens toujours positifs et prêts à rebondir. Ils prennent les choses en l'état et font ce qu'il faut à partir de là. L'essence atteint des prix records dans la ville de la voiture où les distances sont gigantesques ? Bien. Alors, on achète des bicyclettes qu'on utilise pour chaque petite distance. Ce sera toujours ça d'économisé. On est loin du personnage aigri et râleur qui se regarde le nombril en pleurant sur son sort alors qu'il bénéficie de nombreux avantages (une sécurité sociale, une assurance chômage, une interdiction d'être évincé de son logement en hiver et j'en passe...). Et oui, je sais qu'ils m'oublieront (pour la plupart) dès que je serai dans mon avion pour Paris. Mais qui suis-je pour juger ?

Comme beaucoup de Français qui sont ici, c'est un choix. Les liens avec mon pays et ma famille d'origines ne sont pas coupés. J'ai la chance de pouvoir repartir revoir les miens de temps à autre. J'ai la chance d'avoir un ordinateur et de profiter d'une incroyable technologie.

Mais qui suis-je pour juger les californiens qui m'entourent ? Eux sont de vrais déracinés. Leurs ancêtres ont quitté l'Europe pour fuir la misère et la famine. Et puis, pour certains, ils sont encore partis de la côte Est pour venir chercher de l'or et tenter le tout pour le tout. Combien de sacrifices ? Combien de déchirements ? Combien de morts en cours de route ? Cette partie de leur histoire est ancrée en eux. Vous auriez envie de vous attacher vous ?

Alors certes, ils ne s'engagent pas humainement comme nous le faisons nous ; bien sûr, cela donne des relations superficielles... mais à côté de cela, ils sont plein d'énergie, de positivisme. Et je préfère être entraînée par une énergie positive que par une énergie négative.

Yiha !

dimanche 14 octobre 2012

Billet d'humeur : "Dimanche d'automne"


Aujourd'hui il pleut. Cela n'est guère surprenant à la mi octobre à Paris.

Ce n'est pas une de ces journées où l'on a le plafond sur la tête et où les nuages sont gris foncé. Non, au contraire, les nuages sont gris clair et haut perchés.

Bref, je commence la journée par me mettre à jour des mes devoirs d'étudiante. A midi, heureuse, j'ai achevé mon dernier dessin. Il y a quasiment deux ans, je m'étais lancé un défi couture, cette fois, la vie m'offre un défi dessin... et pour moi, ce n'est pas rien !

Je regarde par la fenêtre et trouve qu'il fait un temps à faire une grande balade en forêt. Mais pour l'instant, il me reste quelques devoirs de maîtresse de maison à accomplir. Je sais qu'en rentrant de promenade, je risque d'avoir une forte tendance à buller. J'attrape donc mon fer à repasser et me met à l'ouvrage.

Deuxième satisfaction de la journée : le linge est propre et repassé.

Maintenant, je m'autorise cette promenade tant désirée. J'enfile mes belles bottes vernies, en caoutchouc, un bon blouson à capuche et c'est parti.

Arrivée à l'entrée du parc André Citroën, je prends mon habituelle allée sablonneuse. De jolies flaques se succèdent. Je m'apprête à faire comme tout adulte : contourner les flaques. Mais quel est l'intérêt d'avoir des bottes de pluie si c'est pour se comporter comme si on portait des chaussures basses en cuir ?! D'un pas décidé, je traverse chaque flaque en son milieu. Un large sourire est venu s'épanouir sur mon visage. Il y a un sentiment de petit fille espiègle qui se réveille en moi.

Je me sens légère et d'une humeur guillerette. Ça sent bon l'herbe mouillée. La lumière est belle. Je croise quelques irréductibles dans mon genre et quelques râleurs qui se seraient vraisemblablement passés de marcher sous la pluie.

Je continue mon bonhomme de chemin. Tout à coup, alors que je regarde mes pieds en marchant, me reviennent en mémoire mes bottes en caoutchouc rouge de petite fille et les chaussons à carreaux rouge, en laine, avec un élastique vert au niveau de la cheville, et qu'il fallait mettre pour garder les pieds bien au chaud et ne pas attraper froid. Cette visite surprise d'un souvenir depuis longtemps oublié, me fait tout drôle. Il m'émeut aussi, car il draine avec lui l'image de mon père. Un coucou en pensée et en passant.

Je me dirige d'un pas décidé vers la Seine. Je reste quelques minutes à contempler les gouttes de pluie qui rebondissent sur la surface avant de devenir elles-mêmes partie intégrante du fleuve. Certaines font des bulles, c'est amusant. Mon attention se porte vers le bruit des gouttes heurtant ma capuche. Ça fait une jolie musique.

Je continue ma promenade. Cette fois, je suis sur une allée nettement plus large, en sable elle aussi et également couverte de larges flaques. Je dois toujours avoir mon air ravi (et sûrement un peu benêt) et marche droit devant moi. Je croise une dame d'un certaine âge pour le moins surprise d'une telle attitude, elle-même contournant scrupuleusement chaque flaque !

A ma gauche, une flaque plus longue et un peu plus profonde que les autres. Une vraie tentation. Mes pas sont comme attirés par elle. Avant de l'atteindre, je découvre une pelouse couverte de fleurs sauvages, des fleurs hautes : blanches, mauves, violettes. Il y a même des coquelicots. Encore une réminiscence de mon enfance. Il y a si longtemps que je n'en ai pas vus. Et là, un autre bonheur m'attend : laisser les traces de mes semelles dans la boue !!! Il va falloir que j'arrête de remonter le temps, sinon, je vais sauter à pieds joints dans les flaques.

De nouveau, je croise la dame d'un certain âge, ailleurs dans le parc. Je lui fais un large sourire. Elle est ébahie et se demande ce que je lui veux. Très drôle.

Voilà, je viens de me faire une extraordinaire cure de jouvence. Que du bonheur ! Comme quoi, il ne faut pas grand-chose pour être heureux.

Yiha !

jeudi 4 octobre 2012

Billet d'humeur : "La vie est... ce que nous en faisons"



La vie est une aventure magnifique. Pourtant, nous la vilipendons souvent, parlons de vie terne, triste, morose, éteinte, répétitive, sans surprise ou alors douloureuse, chaotique, ne faisant pas de cadeaux. Que sais-je encore.

Alors que la vie est comme l'eau d'une rivière, en mouvement permanent et rien ne l'arrête... sauf les barrages humains. Et les barrages que nous croyons rencontrer sont simplement dans nos têtes.

Lorsqu'un événement survient dans nos vies, ou ne survient pas, nous avons tendance à en tirer tout de suite des conclusions. C'est un peu idiot non ? La seule chose dont nous soyons sûrs, c'est l'événement. Mais nous n'avons pas encore le recul pour juger de son influence sur notre vie.

Ce qui peut sembler une événement négatif sur le coup, peut s'avérer un élément positif sur le long terme.

Un exemple : l'annonce d'une maladie grave ne semble pas un événement très positif. Et pourtant, elle peut l'être. Vous pouvez découvrir un autre aspect de votre personnalité ; vous découvrir plus solide que vous ne l'imaginiez. La traversée d'une épreuve douloureuse peut vous amener à mettre les choses en perspective, à remettre les choses à leur place. Cela peut également vous amener à voir qui sont vos vrais amis et au final, c'est toujours mieux d'être bien entouré.

En fait, l'épreuve, quelle qu'elle soit, est là pour nous faire avancer. Et heureusement, les épreuves sont contre-balancées pas des périodes de calme et de plénitude. Cela est d'une implacable logique car ce sont les opposés qui font exister les choses. Comment reconnaître le chaud s'il n'y avait pas le froid ?

Mais ces exemples-là sont presque trop faciles. Parce qu'il s'agit là de choses marquantes. Or, notre quotidien est constitué de petites choses sur lesquelles nous nous basons pour juger nos vies.

Nous oublions que notre vie est ce que nous en faisons, à savoir la manière dont nous la percevons.


C'est dimanche matin. Nous sommes en automne et vous venez d'emménager dans un nouveau lieu. Vous vous lancez dans la confection d'une recette tout en écoutant la radio. Il vous manque un ingrédient capital. Le présentateur a annoncé de la pluie dans la journée. Absorbé(e) par ce que vous faites, vous oubliez ce détail et descendez pour aller acheter ce qui vous manque. Alors que vous vous apprêtez à sortir de votre immeuble, vous voyez qu'il pleut à verse... vous êtes sans manteau et sans parapluie.

1) Vous pestez, maugréez, tempêtez. Mais ça vous barbe de remonter et vous vous précipitez sous l'eau... alors que c'est dimanche et que vous ne savez pas trop ce qui est ouvert dans le quartier. Bref, vous êtes trempé(e) comme une soupe et d'une humeur de chien. Vous en voulez à la Terre entière et surtout à ce foutu temps.
C'est sûr que vu comme ça, c'est tout pourri. En même temps, reconnaissez que la pluie est, un point c'est tout. Elle n'est ni bonne, ni mauvaise. Et du reste elle est indispensable. Personne ne vous a forcé à aller sous la flotte sans manteau ni parapluie, pour aller acheter votre paquet de farine !!!

2) Vous levez votre regard vers le ciel. Vous souriez en vous moquant de vous ; dans votre obsession pour votre recette, vous avez éludé le "des averses sont prévues dans la journée" que la voix chaleureuse de monsieur météo vous a annoncé tout à l'heure. Vous haussez les épaules, faites demi-tour et remontez chez vous attraper un parapluie. Arrivé(e) de nouveau au pied de l'immeuble, prêt(e) à sortir sous votre beau parapluie, vous croisez un voisin qui rentre avec son caddie plein. Vous profitez de l'occasion pour lui demander quel magasin est ouvert le dimanche dans le quartier. Bilan des opérations, vous allez droit au but sans vous tremper, vous avez gardé votre bonne humeur (voire elle s'est accrue) et vous avez récolté une précieuse information.

La différence entre les deux cas de figure vient bien de vous, pas des événements extérieurs. Dans le premier cas vous avez choisi (inconsciemment, certes, sauf si vous êtes maso) de vous fermer et d'aller contre (en râlant cela va de soi); et  dans le second cas, vous avez choisi de vous ouvrir, c'est à dire accepter ce qui est et composer avec.

Je ne sais pas vous, mais moi, y'a pas photo, j'essaie de composer avec parce qu'aller contre, en plus d'être négatif, c'est fatigant !!!

Yiha !

lundi 23 juillet 2012

Notre soleil


Paris, 23 juillet 2012. L'été semble s'installer et c'est bon ! Le ciel est d'un magnifique bleu uniforme où seuls les avions laissent des traînées blanches. Bien des gens sont partis en vacances et la ville est calme, comme en paix.

Avez-vous remarqué que le langage courant nous amène à énoncer régulièrement une grossière erreur ? En effet, lorsque le ciel est gris, que nous avons le "plafond sur la tête", nous avons tendance à reprocher au soleil de briller par son absence. Comme si le soleil était parti en vacances. Alors qu'il est toujours là, fidèle au poste. Selon la position de notre planète, nous le ressentons plus ou moins chaudement ; mais c'est notre ressenti qui change, pas la chaleur qui émane du soleil. Et quand nous avons l'impression qu'il n'y a pas de soleil, c'est surtout qu'il y a des nuages !

Il me semble qu'il en va de même à l'intérieur de nous. Nous avons tous une boule d'énergie, un soleil intérieur, une force incroyable ; choisissez l'image qui vous plaît le plus. Et là aussi, il arrive que des nuages viennent cacher le soleil. Et que se passe-t-il bien souvent ? Nos pensées se saisissent des nuages et ne les lâchent plus. Résultat des courses, ils stagnent. Pire : ils attirent d'autres nuages. Bref, on finit par en oublier l'existence de notre soleil intérieur.

Pourtant, la nature nous montre que les nuages ne restent pas, il y a bien un moment où le vent va les pousser plus loin. Et nous le savons pertinemment puisque nous disons aussi "après la pluie, le beau temps". Mais si nous faisions dans le ciel ce que nous faisons à l'intérieur de nous, à savoir nous saisir des nuages et empêcher le vent de les pousser, nous obtiendrions le même résultat : une telle accumulation de nuages que nous ne verrions plus le soleil et finirions par oublier son existence.

Alors, pour que notre soleil intérieur brille de mille feux, apprenons à lâcher prise. Laissons le vent s'engouffrer pour chasser les nuages. Ayons confiance en la vie, ayons confiance en nous, ouvrons-nous, dansons avec la vie, savourons chaque instant.

Yiha !

lundi 18 juin 2012

Billet d'humeur : "Vieillir"


C'était hier.

Je rencontrai l'homme de ma vie... un adolescent boutonneux dont même la peau grasse ne me ferait pas fuir.

Après avoir montré patte blanche, j'étais invitée au Noël familial chez sa grand-mère. J'y rencontrai L&M ; les deux petites cousines de l'homme de ma vie.

Une année, je remarquai  bien que les robes à smocks avaient fait place à des tenues plus modes et que les ballerines étaient devenues des escarpins à talons. Mais mon esprit balaya tout cela d'un revers de main.

Nous continuions à grandir avec assurance ; les jeunes amoureux boutonneux officialisèrent leur relation et se marièrent ; les jeunes mariés mirent le temps mais devinrent parents. Et en arrière plan, il y avait toujours L&M, les deux petites cousines.

Habitués aux tenues plus modes, il nous fallut comprendre que L, la plus jeune, venait de passer son bac et passait ses concours. C'était il y a 7 ans parait-il.

Nous voyions bien que notre progéniture avait quitté le biberon depuis longtemps, mais dans notre esprit L&M restaient L&M et rien ne pouvait les faire changer.

Aujourd'hui M est enceinte. A son tour elle va devenir une heureuse maman. C'est génial... Il s'avère que le jour de mon mariage elle n'avait que 10 ans ; que le jour où je suis "tombée" amoureuse de son boutonneux de cousin elle n'en avait que 5. Quant à L, elle avait 7 ans le jour de notre mariage et 2 au moment du coup de foudre. Que s'est-il passé ? Je ne suis pas vieille ; L&M ont à peine vieilli ; mon Doudou a juste perdu ses boutons...

C'est donc ça        vieillir ?

Facile, finalement.

Alors on a intérêt à en profiter, parce qu'avant d'avoir eu le temps de faire ouf, il faudra dire au-revoir. Et avant de dire "au-revoir", disons "je t'aime".

Yiha !

vendredi 8 juin 2012

Billet d'humeur : "il faut que"


Le soleil s'est levé. Vous êtes encore endormi(e) puis vous revenez à la conscience. Le première pensée qui vous vient ne serait-elle pas "il faut que je me lève" ?



Et voilà, c'est parti. Le ton de la journée est donné : "il faut que".

Bon, en même temps, ce n'est pas faux non plus, il faut bien vous lever, vous n'allez pas rester toute la journée dans votre lit. Encore que. Si c'est un jour chômé, pour lequel vous n'avez pris aucun engagement et qu'il pleut à torrent, qu'est-ce qui vous empêche de rester dans votre lit ? Votre éducation ? L'image de vous-même ? "Je vais avoir l'air d'une grosse feignasse" ? Enfin, franchement, si vous faites ça 3 ou 4 fois dans l'année, ce ne sera pas la fin du monde. Il ne s'agit pas de devenir comme Alexandre le Bienheureux et d'en faire un mode de vie. Et puis, rester dans son lit ne veut pas dire ne rien faire... entre les livres, l'ordinateur, le dessin, écouter de la musique... il y a de quoi s'occuper entre deux rêveries.

Cette digression étant achevée, j'en reviens à mon propos. Il y a fort à parier donc, que votre première pensée soit la première d'une longue longue liste de "il faut que".

C'est parti :
- il faut que je me lève,
- il faut que je m'habille
- il faut que je prépare le petit déjeuner,
- il faut que je cours sinon je vais être en retard,
- il faut que je fasse bonne impression au bureau,
- il faut que je sois une bonne mère,
- il faut que je sois un bon mari,
- il faut que je gagne beaucoup d'argent,
- il faut que je sois en forme (de quoi ?),
- il faut que je sois souriant
- ...
- ...

Ça fait peur non ?

Disons que cette façon de penser est devenue assez automatique et rend les choses pesantes. Bien entendu, il ne s'agit pas devenir un père fouettard négligé et au chômage.

Mais peut-être qu'avant d'enfiler nos chaussons d'obligations diverses et variées, réelles ou inventées, nous pourrions commencer notre journée par une pensée de gratitude. Etre heureux d'être là, d'avoir devant nous une nouvelle journée d'aventures qui commence.

Ah oui, parce que nous nous enfermons dans nos obligations, mais nous nous enfermons aussi dans la routine. Nous attendons que chaque jour soit plus ou moins identique à celui de la veille et se déroule exactement comme nous l'avons projeté. Ce dernier point est très important, voir crucial ! Bilan des opérations, la survenue d'un imprévu est généralement bien mal accueilli. On se crispe, on s'énerve, on veut lutter contre ce qui arrive.

Nous avons donc réduit nos existences à une succession d'obligations devant répondre à nos attentes et à l'organisation projetée par nos pensées. Je grossis un peu le trait, certes. Tant que ça ? Vous êtes sûrs ?

Alors évidemment, quand vous prenez le métro, quand vous marchez dans la rue, vous vous heurtez à des gens gris qui font la tête. Franchement, ça ne donne pas envie de se lever de savoir qu'on va s'enfiler une brochette géante d'obligations parsemée d'imprévus qui vont mettre à mal ce que notre bel esprit cartésien a projeté.

Si nous partions plutôt du principe que nous projetons une ligne directrice pour notre journée ; que nous faisons de notre mieux pour tenir nos engagements vis à vis d'autrui mais que nous ne maîtrisons pas tout. Ça pourrait déjà très nettement améliorer les relations humaines.

Et en plus de cela, nous pourrions réapprendre à percevoir les choses différemment. En effet, ce que nous appelons notre routine a bien un côté répétitif parce que ressemblant mais ce n'est pas exactement la même chose. L'oiseau que vous entendez chanter (si vous l'entendez) en vous réveillant, est-ce le même que celui d'hier matin ? Chante-t-il de la même façon ? La boulangère qui était ronchon hier, est souriante aujourd'hui. Et oui, votre chat se frotte dans vos jambes, comme il le fait tous les jours, mais pourtant c'est nouveau, c'est un autre moment, ce n'est pas la répétition exacte de ce qu'il a fait hier ou avant-hier. Nous pouvons aussi casser la routine pour garder nos sens en alerte. Pourquoi faire tous les jours la même promenade avec votre chien ? Vous pourriez essayer d'autres chemins.

Le chien a tout compris !!!

Je vous propose une nouvelle obligation (si, si... sinon ce ne serait pas drôle !).

Il faut que je sois présent(e) à chaque instant en le vivant pleinement comme une première fois. (Et ce n'est sûrement pas la plus facile des obligations !!!)

Yiha !

mercredi 6 juin 2012

Billet d'humeur : "penser sans réfléchir"


Combien de fois dans une journée vous traitez-vous d'imbécile, d'andouille ou de je ne sais quoi ? Combien de fois dans une journée vous imputez-vous une faute qui n'en est pas une ?

La plupart du temps, en êtes-vous seulement conscients ?

Nous passons notre temps à penser sans réfléchir et nous ne prêtons même plus attention à la majorité de ces pensées. Résultat c'est le chaos total. Peut-être serait-il bon que nous nous mettions à porter un peu plus d'attention à nos pensées; du moins à celles qui sont devenues automatiques.

Si vous faites un gâteau, que vous oubliez un ingrédient mineur et vous en apercevez trop tard, il y a fort à parier que vous allez vous traiter d'imbécile. Franchement, l'omission de quelques gouttes de fleur d'oranger fait-elle de vous un(e) imbécile ? Je ne le pense pas. 

En revanche, constater l'omission et se demander pourquoi elle a eu lieu serait plus constructif. Et il y a 999 chances sur mille que ce soit par inattention; parce que, au lieu d'être pleinement dans la confection de votre gâteau, vous étiez en train de vous demander quelle nappe vous alliez mettre sur la table au dîner. Mais sur le moment, vous n'étiez pas conscient(e) de votre absence. De surcroit, vous insulter ne vous incite pas à vous aimer ; et si vous ne vous aimez pas, vous n'incitez pas les autres à vous aimer. CQFD. Soyons un peu plus indulgents avec nous-mêmes, nous n'en serons que plus indulgents avec les autres.

Autre exemple. Vous avez un rendez-vous et vous y rendez en voiture. Vous avez repéré une magnifique place un peu plus loin, que quelqu'un a la bonne idée de prendre sous votre nez. Alors là, soit vous vous traitez d'andouille en vous disant que si vous vous étiez dépêché(e) vous auriez eu la place (et avec des si, on pourrait mettre Paris en bouteille) ; soit vous montez sur vos grands chevaux, klaxonnez l'autre voiture et traitez son conducteur de tous les noms d'oiseaux parce que, bien sûr, cet emplacement vous revenait de droit puisque vous aviez un rendez-vous (et, que la femme de l'autre conducteur soit sur le point d'accoucher, c'est le cadet de vos soucis) ; soit vous faites les deux... il n'y a pas de raison pour que vous soyez le seul (la seule) à être insulté(e) dans l'histoire ! (vous oubliez juste que personne ne vous a insulté à part vous-même !!!)

Vous ne trouvez pas que c'est un peu exagéré tout ça ? Et pourtant, c'est ce que nous faisons pour une grande majorité et bien souvent.

Cependant, si nous arrivons trop tard pour avoir la place de stationnement, est-ce une faute ? Non, c'est un fait. Et non content de transformer ce fait en faute, nous en remettons une petite couche supplémentaire et ça devient notre faute.

Et ce qui est encore plus extraordinaire, c'est qu'une fois la machine lancée, rien ne l'arrête (souvent). Le fait devient une faute, puis votre faute. Oui, mais c'est injuste. C'est aussi la faute de l'autre imbécile là, qui est arrivé juste avant vous. Vous l'insultez donc copieusement; vous êtes rouge de colère et vert de rage. Vous ne vous rendez même pas compte que vous êtes en train de dépenser une énergie précieuse et qu'en plus vous la dépensez négativement. Vous empoisonnez l'autre et vous vous empoisonnez, littéralement. Avec un peu de chance, vous allez même ressasser votre agacement toute la journée et remettre le couvert chaque fois que vous raconterez l'anecdote, ce que vous ne manquerez pas de faire un certain nombre de fois.

Le problème est que nous avons tous tendance à faire ça. Vous imaginez le nombre de gens qui se promènent en même temps avec ce joli nuage noir au-dessus de la tête ? On parle de pollution atmosphérique... je crois que celle-là en fait partie aussi.

Et quand plusieurs nuages noirs se regroupent  sous couvert de vivre une même injustice, vous imaginez ? Vous remarquerez le vocabulaire qui va avec : se défendre, combattre, riposter... que des termes guerriers.

Mais reprenons l'échafaudage au moment où l'autre personne se gare et échafaudons du positif. Vous n'avez pas cette place de stationnement mais vous en trouverez peut-être une plus proche de votre lieu de rendez-vous. Vous descendrez de voiture plus tard et rencontrerez peut-être un ami perdu de vue depuis longtemps, et j'en passe.

Rien ne le prouve ? Non. Mais rien ne prouvait non plus qu'en allant plus vite vous auriez eu la place. Ce qui est certain, c'est que vous avez généré un tel stress à votre organisme que vous avez écourté votre vie de quelques secondes ou minutes ; que vous faites la même chose depuis longtemps déjà et que les minutes perdues s'additionnent ; sans oublier que vous venez de passer quelques minutes particulièrement désagréables parce que vous avez perdu le contrôle de vos pensées. Bref, c'est la double peine cette histoire !

A bon penseur, salut !

Yiha !