mercredi 6 juin 2012

Billet d'humeur : "penser sans réfléchir"


Combien de fois dans une journée vous traitez-vous d'imbécile, d'andouille ou de je ne sais quoi ? Combien de fois dans une journée vous imputez-vous une faute qui n'en est pas une ?

La plupart du temps, en êtes-vous seulement conscients ?

Nous passons notre temps à penser sans réfléchir et nous ne prêtons même plus attention à la majorité de ces pensées. Résultat c'est le chaos total. Peut-être serait-il bon que nous nous mettions à porter un peu plus d'attention à nos pensées; du moins à celles qui sont devenues automatiques.

Si vous faites un gâteau, que vous oubliez un ingrédient mineur et vous en apercevez trop tard, il y a fort à parier que vous allez vous traiter d'imbécile. Franchement, l'omission de quelques gouttes de fleur d'oranger fait-elle de vous un(e) imbécile ? Je ne le pense pas. 

En revanche, constater l'omission et se demander pourquoi elle a eu lieu serait plus constructif. Et il y a 999 chances sur mille que ce soit par inattention; parce que, au lieu d'être pleinement dans la confection de votre gâteau, vous étiez en train de vous demander quelle nappe vous alliez mettre sur la table au dîner. Mais sur le moment, vous n'étiez pas conscient(e) de votre absence. De surcroit, vous insulter ne vous incite pas à vous aimer ; et si vous ne vous aimez pas, vous n'incitez pas les autres à vous aimer. CQFD. Soyons un peu plus indulgents avec nous-mêmes, nous n'en serons que plus indulgents avec les autres.

Autre exemple. Vous avez un rendez-vous et vous y rendez en voiture. Vous avez repéré une magnifique place un peu plus loin, que quelqu'un a la bonne idée de prendre sous votre nez. Alors là, soit vous vous traitez d'andouille en vous disant que si vous vous étiez dépêché(e) vous auriez eu la place (et avec des si, on pourrait mettre Paris en bouteille) ; soit vous montez sur vos grands chevaux, klaxonnez l'autre voiture et traitez son conducteur de tous les noms d'oiseaux parce que, bien sûr, cet emplacement vous revenait de droit puisque vous aviez un rendez-vous (et, que la femme de l'autre conducteur soit sur le point d'accoucher, c'est le cadet de vos soucis) ; soit vous faites les deux... il n'y a pas de raison pour que vous soyez le seul (la seule) à être insulté(e) dans l'histoire ! (vous oubliez juste que personne ne vous a insulté à part vous-même !!!)

Vous ne trouvez pas que c'est un peu exagéré tout ça ? Et pourtant, c'est ce que nous faisons pour une grande majorité et bien souvent.

Cependant, si nous arrivons trop tard pour avoir la place de stationnement, est-ce une faute ? Non, c'est un fait. Et non content de transformer ce fait en faute, nous en remettons une petite couche supplémentaire et ça devient notre faute.

Et ce qui est encore plus extraordinaire, c'est qu'une fois la machine lancée, rien ne l'arrête (souvent). Le fait devient une faute, puis votre faute. Oui, mais c'est injuste. C'est aussi la faute de l'autre imbécile là, qui est arrivé juste avant vous. Vous l'insultez donc copieusement; vous êtes rouge de colère et vert de rage. Vous ne vous rendez même pas compte que vous êtes en train de dépenser une énergie précieuse et qu'en plus vous la dépensez négativement. Vous empoisonnez l'autre et vous vous empoisonnez, littéralement. Avec un peu de chance, vous allez même ressasser votre agacement toute la journée et remettre le couvert chaque fois que vous raconterez l'anecdote, ce que vous ne manquerez pas de faire un certain nombre de fois.

Le problème est que nous avons tous tendance à faire ça. Vous imaginez le nombre de gens qui se promènent en même temps avec ce joli nuage noir au-dessus de la tête ? On parle de pollution atmosphérique... je crois que celle-là en fait partie aussi.

Et quand plusieurs nuages noirs se regroupent  sous couvert de vivre une même injustice, vous imaginez ? Vous remarquerez le vocabulaire qui va avec : se défendre, combattre, riposter... que des termes guerriers.

Mais reprenons l'échafaudage au moment où l'autre personne se gare et échafaudons du positif. Vous n'avez pas cette place de stationnement mais vous en trouverez peut-être une plus proche de votre lieu de rendez-vous. Vous descendrez de voiture plus tard et rencontrerez peut-être un ami perdu de vue depuis longtemps, et j'en passe.

Rien ne le prouve ? Non. Mais rien ne prouvait non plus qu'en allant plus vite vous auriez eu la place. Ce qui est certain, c'est que vous avez généré un tel stress à votre organisme que vous avez écourté votre vie de quelques secondes ou minutes ; que vous faites la même chose depuis longtemps déjà et que les minutes perdues s'additionnent ; sans oublier que vous venez de passer quelques minutes particulièrement désagréables parce que vous avez perdu le contrôle de vos pensées. Bref, c'est la double peine cette histoire !

A bon penseur, salut !

Yiha !

2 commentaires:

  1. Bravo pour ce billet d'humeur tellement vrai.
    Apprenons à nous respecter, à nous remercier et à nous féliciter.
    Chantal Rialland

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  2. J'arrête de me traiter de Blonde Belge....ça ne changera rien car je serai toujours une....mais bon! loooool

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