lundi 18 juin 2012

Billet d'humeur : "Vieillir"


C'était hier.

Je rencontrai l'homme de ma vie... un adolescent boutonneux dont même la peau grasse ne me ferait pas fuir.

Après avoir montré patte blanche, j'étais invitée au Noël familial chez sa grand-mère. J'y rencontrai L&M ; les deux petites cousines de l'homme de ma vie.

Une année, je remarquai  bien que les robes à smocks avaient fait place à des tenues plus modes et que les ballerines étaient devenues des escarpins à talons. Mais mon esprit balaya tout cela d'un revers de main.

Nous continuions à grandir avec assurance ; les jeunes amoureux boutonneux officialisèrent leur relation et se marièrent ; les jeunes mariés mirent le temps mais devinrent parents. Et en arrière plan, il y avait toujours L&M, les deux petites cousines.

Habitués aux tenues plus modes, il nous fallut comprendre que L, la plus jeune, venait de passer son bac et passait ses concours. C'était il y a 7 ans parait-il.

Nous voyions bien que notre progéniture avait quitté le biberon depuis longtemps, mais dans notre esprit L&M restaient L&M et rien ne pouvait les faire changer.

Aujourd'hui M est enceinte. A son tour elle va devenir une heureuse maman. C'est génial... Il s'avère que le jour de mon mariage elle n'avait que 10 ans ; que le jour où je suis "tombée" amoureuse de son boutonneux de cousin elle n'en avait que 5. Quant à L, elle avait 7 ans le jour de notre mariage et 2 au moment du coup de foudre. Que s'est-il passé ? Je ne suis pas vieille ; L&M ont à peine vieilli ; mon Doudou a juste perdu ses boutons...

C'est donc ça        vieillir ?

Facile, finalement.

Alors on a intérêt à en profiter, parce qu'avant d'avoir eu le temps de faire ouf, il faudra dire au-revoir. Et avant de dire "au-revoir", disons "je t'aime".

Yiha !

vendredi 8 juin 2012

Billet d'humeur : "il faut que"


Le soleil s'est levé. Vous êtes encore endormi(e) puis vous revenez à la conscience. Le première pensée qui vous vient ne serait-elle pas "il faut que je me lève" ?



Et voilà, c'est parti. Le ton de la journée est donné : "il faut que".

Bon, en même temps, ce n'est pas faux non plus, il faut bien vous lever, vous n'allez pas rester toute la journée dans votre lit. Encore que. Si c'est un jour chômé, pour lequel vous n'avez pris aucun engagement et qu'il pleut à torrent, qu'est-ce qui vous empêche de rester dans votre lit ? Votre éducation ? L'image de vous-même ? "Je vais avoir l'air d'une grosse feignasse" ? Enfin, franchement, si vous faites ça 3 ou 4 fois dans l'année, ce ne sera pas la fin du monde. Il ne s'agit pas de devenir comme Alexandre le Bienheureux et d'en faire un mode de vie. Et puis, rester dans son lit ne veut pas dire ne rien faire... entre les livres, l'ordinateur, le dessin, écouter de la musique... il y a de quoi s'occuper entre deux rêveries.

Cette digression étant achevée, j'en reviens à mon propos. Il y a fort à parier donc, que votre première pensée soit la première d'une longue longue liste de "il faut que".

C'est parti :
- il faut que je me lève,
- il faut que je m'habille
- il faut que je prépare le petit déjeuner,
- il faut que je cours sinon je vais être en retard,
- il faut que je fasse bonne impression au bureau,
- il faut que je sois une bonne mère,
- il faut que je sois un bon mari,
- il faut que je gagne beaucoup d'argent,
- il faut que je sois en forme (de quoi ?),
- il faut que je sois souriant
- ...
- ...

Ça fait peur non ?

Disons que cette façon de penser est devenue assez automatique et rend les choses pesantes. Bien entendu, il ne s'agit pas devenir un père fouettard négligé et au chômage.

Mais peut-être qu'avant d'enfiler nos chaussons d'obligations diverses et variées, réelles ou inventées, nous pourrions commencer notre journée par une pensée de gratitude. Etre heureux d'être là, d'avoir devant nous une nouvelle journée d'aventures qui commence.

Ah oui, parce que nous nous enfermons dans nos obligations, mais nous nous enfermons aussi dans la routine. Nous attendons que chaque jour soit plus ou moins identique à celui de la veille et se déroule exactement comme nous l'avons projeté. Ce dernier point est très important, voir crucial ! Bilan des opérations, la survenue d'un imprévu est généralement bien mal accueilli. On se crispe, on s'énerve, on veut lutter contre ce qui arrive.

Nous avons donc réduit nos existences à une succession d'obligations devant répondre à nos attentes et à l'organisation projetée par nos pensées. Je grossis un peu le trait, certes. Tant que ça ? Vous êtes sûrs ?

Alors évidemment, quand vous prenez le métro, quand vous marchez dans la rue, vous vous heurtez à des gens gris qui font la tête. Franchement, ça ne donne pas envie de se lever de savoir qu'on va s'enfiler une brochette géante d'obligations parsemée d'imprévus qui vont mettre à mal ce que notre bel esprit cartésien a projeté.

Si nous partions plutôt du principe que nous projetons une ligne directrice pour notre journée ; que nous faisons de notre mieux pour tenir nos engagements vis à vis d'autrui mais que nous ne maîtrisons pas tout. Ça pourrait déjà très nettement améliorer les relations humaines.

Et en plus de cela, nous pourrions réapprendre à percevoir les choses différemment. En effet, ce que nous appelons notre routine a bien un côté répétitif parce que ressemblant mais ce n'est pas exactement la même chose. L'oiseau que vous entendez chanter (si vous l'entendez) en vous réveillant, est-ce le même que celui d'hier matin ? Chante-t-il de la même façon ? La boulangère qui était ronchon hier, est souriante aujourd'hui. Et oui, votre chat se frotte dans vos jambes, comme il le fait tous les jours, mais pourtant c'est nouveau, c'est un autre moment, ce n'est pas la répétition exacte de ce qu'il a fait hier ou avant-hier. Nous pouvons aussi casser la routine pour garder nos sens en alerte. Pourquoi faire tous les jours la même promenade avec votre chien ? Vous pourriez essayer d'autres chemins.

Le chien a tout compris !!!

Je vous propose une nouvelle obligation (si, si... sinon ce ne serait pas drôle !).

Il faut que je sois présent(e) à chaque instant en le vivant pleinement comme une première fois. (Et ce n'est sûrement pas la plus facile des obligations !!!)

Yiha !

mercredi 6 juin 2012

Billet d'humeur : "penser sans réfléchir"


Combien de fois dans une journée vous traitez-vous d'imbécile, d'andouille ou de je ne sais quoi ? Combien de fois dans une journée vous imputez-vous une faute qui n'en est pas une ?

La plupart du temps, en êtes-vous seulement conscients ?

Nous passons notre temps à penser sans réfléchir et nous ne prêtons même plus attention à la majorité de ces pensées. Résultat c'est le chaos total. Peut-être serait-il bon que nous nous mettions à porter un peu plus d'attention à nos pensées; du moins à celles qui sont devenues automatiques.

Si vous faites un gâteau, que vous oubliez un ingrédient mineur et vous en apercevez trop tard, il y a fort à parier que vous allez vous traiter d'imbécile. Franchement, l'omission de quelques gouttes de fleur d'oranger fait-elle de vous un(e) imbécile ? Je ne le pense pas. 

En revanche, constater l'omission et se demander pourquoi elle a eu lieu serait plus constructif. Et il y a 999 chances sur mille que ce soit par inattention; parce que, au lieu d'être pleinement dans la confection de votre gâteau, vous étiez en train de vous demander quelle nappe vous alliez mettre sur la table au dîner. Mais sur le moment, vous n'étiez pas conscient(e) de votre absence. De surcroit, vous insulter ne vous incite pas à vous aimer ; et si vous ne vous aimez pas, vous n'incitez pas les autres à vous aimer. CQFD. Soyons un peu plus indulgents avec nous-mêmes, nous n'en serons que plus indulgents avec les autres.

Autre exemple. Vous avez un rendez-vous et vous y rendez en voiture. Vous avez repéré une magnifique place un peu plus loin, que quelqu'un a la bonne idée de prendre sous votre nez. Alors là, soit vous vous traitez d'andouille en vous disant que si vous vous étiez dépêché(e) vous auriez eu la place (et avec des si, on pourrait mettre Paris en bouteille) ; soit vous montez sur vos grands chevaux, klaxonnez l'autre voiture et traitez son conducteur de tous les noms d'oiseaux parce que, bien sûr, cet emplacement vous revenait de droit puisque vous aviez un rendez-vous (et, que la femme de l'autre conducteur soit sur le point d'accoucher, c'est le cadet de vos soucis) ; soit vous faites les deux... il n'y a pas de raison pour que vous soyez le seul (la seule) à être insulté(e) dans l'histoire ! (vous oubliez juste que personne ne vous a insulté à part vous-même !!!)

Vous ne trouvez pas que c'est un peu exagéré tout ça ? Et pourtant, c'est ce que nous faisons pour une grande majorité et bien souvent.

Cependant, si nous arrivons trop tard pour avoir la place de stationnement, est-ce une faute ? Non, c'est un fait. Et non content de transformer ce fait en faute, nous en remettons une petite couche supplémentaire et ça devient notre faute.

Et ce qui est encore plus extraordinaire, c'est qu'une fois la machine lancée, rien ne l'arrête (souvent). Le fait devient une faute, puis votre faute. Oui, mais c'est injuste. C'est aussi la faute de l'autre imbécile là, qui est arrivé juste avant vous. Vous l'insultez donc copieusement; vous êtes rouge de colère et vert de rage. Vous ne vous rendez même pas compte que vous êtes en train de dépenser une énergie précieuse et qu'en plus vous la dépensez négativement. Vous empoisonnez l'autre et vous vous empoisonnez, littéralement. Avec un peu de chance, vous allez même ressasser votre agacement toute la journée et remettre le couvert chaque fois que vous raconterez l'anecdote, ce que vous ne manquerez pas de faire un certain nombre de fois.

Le problème est que nous avons tous tendance à faire ça. Vous imaginez le nombre de gens qui se promènent en même temps avec ce joli nuage noir au-dessus de la tête ? On parle de pollution atmosphérique... je crois que celle-là en fait partie aussi.

Et quand plusieurs nuages noirs se regroupent  sous couvert de vivre une même injustice, vous imaginez ? Vous remarquerez le vocabulaire qui va avec : se défendre, combattre, riposter... que des termes guerriers.

Mais reprenons l'échafaudage au moment où l'autre personne se gare et échafaudons du positif. Vous n'avez pas cette place de stationnement mais vous en trouverez peut-être une plus proche de votre lieu de rendez-vous. Vous descendrez de voiture plus tard et rencontrerez peut-être un ami perdu de vue depuis longtemps, et j'en passe.

Rien ne le prouve ? Non. Mais rien ne prouvait non plus qu'en allant plus vite vous auriez eu la place. Ce qui est certain, c'est que vous avez généré un tel stress à votre organisme que vous avez écourté votre vie de quelques secondes ou minutes ; que vous faites la même chose depuis longtemps déjà et que les minutes perdues s'additionnent ; sans oublier que vous venez de passer quelques minutes particulièrement désagréables parce que vous avez perdu le contrôle de vos pensées. Bref, c'est la double peine cette histoire !

A bon penseur, salut !

Yiha !