mardi 22 décembre 2009

Mon défi : suite et fin

Le spectacle de Chupachups a lieu le vendredi 18 décembre et nous sommes en début de mois. Il ne me reste que le gilet à faire, certes… mais il a l’air costaud à faire celui-là.

Mon tissu est prêt, découpé depuis longtemps. Je suis bien décidée à prendre mon temps, à ne pas agir avec précipitation et impatience. Même si je dois mettre trois jours à comprendre une étape de ce fichu patron, je mettrai trois jours et puis c’est tout. Je vois bien qu’aucune approximation n’est autorisée quand je vois la bête !

Cette coquine de Samy (ma petite vendeuse chérie) m’ayant dit de revenir plus tard, a passé sous silence que le gilet était doublé. Il ne faut pas affoler une débutante !

La débutante se retrouvant au pied du mur n’a plus qu’à se lancer (en espérant ne pas s’écraser contre le mur).

Je retourne donc au magasin (Samy n’est pas là) et je me débrouille toute seule comme une grande pour trouver le tissu de la doublure au milieu des 10 000 tissus qui m’entourent. J’ai franchement l’impression d’être comme un tout petit qui découvre la marche. Sauf que le bébé qui fait son premier pas n’est pas le seul à s’extasier devant ses prouesses !!!

Séance découpe de la doublure. Je me sens nettement plus à l’aise que la dernière fois. Par ailleurs, l’épaisseur du tissu lui donne une meilleure tenue et rend la découpe plus facile de toute manière.

Il n’y a qu’une chose que je ne comprends vraiment pas dans les explications (preuve que je progresse) c’est pour mettre les baleines. Mais je m’arrange très bien et trouve une bonne solution.

Ma foi, il me faut de la concentration et du temps, mais en une semaine j’ai fait la pièce maîtresse; le gilet est assemblé.


Maintenant, les finitions : pose des oeillets. Je manque d'entraînement et ce n'est pas très joli joli. Un petit noeud sur les épaules et voilà. Le grand jour nous n'aurons plus qu'à mettre le lacet pour fermer le gilet.

Et devinez ? Je suis très fière de moi ! Ce n’est pas, loin s’en faut, du travail de pro, mais je peux dire « et c’est moi qui l’ai fait ! ».

Je n’ai plus peur de sortir ma machine. J’ai finalement pris un certain plaisir à cette aventure. Du reste au cours d’un de mes nombreux passages dans mon nouveau magasin préféré (ou presque) j’ai acheté un patron pour un nouveau projet. C’est vous dire !

Mais cette fois, j’ai pris un patron Burda. Non seulement il est en trois langues (dont le français) mais en plus j’ai pris un patron pour débutante.

Alors, qu’est-ce que vous en dites ?






Yiha !

Mon défi : de retour à la maison



De retour à la maison, je fus comme il se doit, accueillie par un mari hilare à la vue d’une machine à coudre. Et tel est pris qui croyait prendre ; il m’a dit que si je me mettais à la couture, il se remettait au sport… Et moi de rire !

Avant de faire mumuse avec la machine à coudre, il faut passer par la case découpe (sans toucher 20.000). Rien que ça, ça m’angoisse. Dès la maternelle, on a bien essayé de me faire aimer les découpages et les coloriages mais ça n’a jamais pris. Bref le premier soir, opération découpage du patron. Aussi tendue et crispée qu’un enfant de 3 ans qui découpe son premier pantin à offrir pour la fête des mères, j’en ressors vidée. Ça ira pour aujourd’hui.

J2 : la tension monte. Cette fois-ci il s’agit de couper le tissu. Je suis terrifiée à l’idée de rater, couper de travers, dans le mauvais sens ou que sais-je encore. Bien sûr, hier soir, j’ai fait mes petites recherches sur Internet. Et j’ai trouvé LE blog pour apprentis couturière en herbe (http://www.coupecouture.fr/  Merci Sylvie). Bon alors, j’ai épinglé mon patron et commencé la découpe. Un doute subit et je fonce lire le blog. Alors voyons, « patron »… « sauf indications contraire, un patron est toujours dessiné coutures non comprises ». Panique à bord. Ça y est, j’ai tout raté. Bon, on se calme, j’ai coupé pour une taille 34 et Chupachups n’a que 10 ans alors je retomberai sur mes pieds. Oui, mais si les coutures ne sont pas comprises, pourquoi est-ce qu’à certains endroits du patron il était précisé de rajouter 2,5 cm pour la couture ? Donc, les coutures sont bel et bien comprises dans mon patron sauf quand on demande un ajout. Ouf, tout va bien.

Bon, je vais pouvoir tester la machine. Chouette. On ne va pas s’aventurer dans du compliqué. Je choisis donc la jupe (version simplifiée sur les conseils de Samy la vendeuse).

Alors là, grosse déception. Je ne peux même pas faire la canette. Non du fait de mon incompétence, je ne suis pas débile, mais parce que la machine ne fonctionne pas ! C’est bien ma veine.

Retour au magasin (aller/retour 1 heure sans compter le temps dans le magasin. Je vous rappelle que nous sommes à Los Angeles). Bien sûr, ce modèle n’est plus en stock et la machine que je souhaite n’a pas été livrée (même aux Etats Unis, il n’y a pas de livraison le dimanche !). Qu’importe, il y a un modèle intermédiaire en promotion ce jour-là. Je rends la machine, je me fais rembourser, j’achète le modèle intermédiaire… sachant que je devrai refaire la même chose dans quelques jours avec la machine que je veux.

Nous sommes à J2 ; l’homme de ma vie a vu que j’étais sérieuse… il est parti en salle de sport !

Alors, c’est reparti. Ça va tout de suite mieux avec une machine qui fonctionne. Je me lance. Surfilage du velours (tissu de la jupe). Bon, on dirait que ça irait. Personne n’ira voir. Assemblage devant derrière. Hi hi, c’est rigolo, ça va vite, c’est encourageant.

Arrêt brutal de la production. Mamma mia, je dois poser la fermeture Eclair (ce qui n’est pas très Renaissance !). Ma mère ayant dit et redit que c’était casse-pied à faire, j’ai plein d’a priori. Direction, mon prof de couture virtuel. Explications d’une clarté exemplaire. Et voilà, je viens de poser ma fermeture à glissière à la main… Elle est quasi invisible et je suis très fière de moi. Et franchement, ce n’était pas sorcier.

Alors mettre la jupe à la taille de Chupachups. Je consulte le patron. Il n’est décidément pas fait pour les bleues dans mon genre. Primo, il n’est qu’en anglais et je n’y comprends rien malgré l’aide de mon copain Harraps. Cette succession de termes techniques, même traduits, ressemble à une sorte de formule magique que seuls les initiés peuvent comprendre. Comme le ferait un enfant, je me tourne vers les schémas. Là encore, ça manque de détails. Puisque personne ne veut me dire si je suis censée faire des fronces ou des plis plats, j’opte pour les plis plats qui feront moins d’effet mais seront plus faciles à faire… avec l’aide du blog. Je suis bloquée maintenant car je n’ai pas ce qu’il faut pour faire la taille de la jupe (le crochet et le gros grain). Je devrai retourner voir Samy.

Je vous présente le modèle choisi : (celui de gauche)






J3 : Puisque je suis bloquée pour la jupe, je décide d’attaquer la chemise bouffante. J’étais bien décidée à la simplifier en ne mettant que l’élastique du poignet, mais mon cher et tendre m’a dit que ce serait « petite joueuse ». Ah oui ? Petite joueuse, moi ? Tu vas voir !

Maintenant, je fais moins la maline. D’après le patron, je suis censée faire un casing pour chaque élastique. Etant donnée la longueur de la manche et la taille du bras de ma fille, sachant que mon tissu n’est pas transparent, je décide de bidouiller.

J’ai oublié de dire que je suis un peu du genre impatient. Ça doit être fini avant d’être commencé. En bref, je fonce et je réfléchis après. (en couture, pas pour le reste heureusement). Mais là quand même, je prends le temps de cogiter avant d’agir. Je m’en sors très bien.

J’attaque l’assemblage définitif de la chemise. Mon côté fier comme Artaban retombe comme un soufflet au moment de l’essayage. Cette chose irait sûrement à Shrek ! Désespoir profond. Qu’allait-elle faire dans cette galère ? Triple buse.

J4 : après quelques jours d’une intense réflexion (ça fume !). J’ai beau lire et relire ce fichu patron, je n’y comprends rien. Bon, pour arranger les choses, je décide de froncer le haut des manches. Après un essai sur tissu brouillon, je me lance. Pas trop mal. Mais je reste toujours avec mon problème de devant et de dos taille ogre. Ça m’énerve alors je fonce tête baissée et je fais une couture centrale devant et derrière. Comme prévu c’est très laid mais ce sera caché par le gilet.

J5 : Frappée par la fée couture, je comprends que la solution est de passer un élastique tout autour de l’encolure. Et c’est parti mon kiki. Bon avec les fronces aux emmanchures ce n’est pas idéal mais il est trop tard pour les ôter. Je passe les détails, mais j’y arrive.

Dommage, je regrette ma précipitation précédente. Maintenant je rêve de défaire ces horribles coutures centrales. Mais non contente de foncer tête baisser avec ma machine à coudre, j’ai en plus eu la brillante idée de couper le tissu « en trop » de la couture centrale derrière !!! Je ne pourrai défaire que la couture du devant si j’y parviens… J’ai déréglé ma machine et le point est serré serré serré.

Il me faut donc une semaine de tentatives répétées avant de trouver la faille dans cette couture et parvenir à glisser mon découd-vite.

Y’a plus qu’à faut qu’on fasse l’ourlet. Nouvelle expérience : faire un point invisible à la machine.

Ça y est ! J’ai fini la jupe ET le chemisier !

Prochaine étape : le gilet.

Yiha !