dimanche 29 novembre 2009

Mon défi (suite) : au magasin

Comment une personne qui a une si piètre image d’elle en tant que couturière se lance-t-elle dans la confection d’un costume Rennaissance ?

Il y a le petit démon caché qui me soufflait qu’avec une machine ça irait mieux. Et puis, il y a la bonne vendeuse au bon endroit, au bon moment.

J’avais donc regardé les costumes Renaissance en vente ou en location sur Internet. Seuls les costumes taille adulte ressemblaient à quelque chose pour un prix allant au-delà de ce que j’aurais accepté de mettre dans un déguisement. J’en étais donc arrivée à la conclusion qu’éventuellement, je pourrais peut-être faire ledit costume. Avec mes compétences en la matière, ce n’était envisageable qu’à la condition de trouver un patron.

Direction Jo Ann le magasin des petites fourmis des travaux d’aiguille en tout genre. Après avoir feuilleté de nombreux catalogues de « patrons », Chupachups et moi tombons d’accord sur le modèle qui nous semble le plus approprié. Nous avons mis 10 bonnes minutes à comprendre où étaient rangés tous les patrons. Mais me sentant déjà gourde au possible, je n’aurais pas osé demander à une vendeuse. Oui, je sais à quel point cela est ridicule.

Une fois le patron en main, j’étais dans une valse hésitation.

Faire tout ça à la main ? Moi qui déteste tenir une aiguille, c’est un travail de forçat !

Acheter une machine ? Il y a des promotions, alors pourquoi pas ? Mais si c’est pour qu’elle croupisse dans un placard, ce n’est pas la peine. Et puis j’en connais un qui n’a pas fini de se payer ma tête (les autres non plus du reste mais je ne vis pas avec eux, alors ce sera moins pesant et récurrent).

Oh là là ! Il m’a l’air bien compliqué ce costume… Pas du tout de mon niveau.

Et puis si je prends une machine, laquelle ? Bon, une trop basique risque de ne pas être des plus faciles à manipuler (non parce que si c’est tout un foin de faire et d’installer la canette, je sens que l’avenir placard est garanti). Quant à la Maserati de la couture avec 80 points en mémoire, autant donner du caviar à des cochons. Oui, mais machine ou pas machine ?

Bref, plutôt du genre à entrer dans un magasin en sachant ce que je veux, j’étais devenue la caricature de la cliente insupportable qui fait sortir à la vendeuse toutes les cravates en stock pour n’en acheter aucune !!! Sauf que jusque-là, je n’avais embarqué aucune vendeuse dans les méandres de mes doutes (seule Chupachups vivait tout cela en direct, n’osant piper mot puisqu’il s’agissait de son costume... quelle patience !). Et si je demandais conseil ?

La vendeuse abordée me dirige immédiatement vers une spécialiste de la couture (qui adore ça et qui donne des cours). Une dame d’un certain âge, au regard bleu et bienveillant, avec une douce voix, prend donc mon cas en main. En ce qui concerne la machine à coudre, elle me recommande celle qu’elle possède (et que j’avais repérée), en promotion en ce moment. Celle-ci n’étant plus en stock, Samy la gentille vendeuse, me propose d’acheter une machine de gamme inférieure en attendant que le magasin reçoive celle que je veux. Je verrai bien comment je me sens avec une machine. Si je veux toujours l’autre, on fera l’échange dans quelques jours. Genre de chose impensable en France, mais pas du tout aux Etats-Unis.

Bon, emballé c’est pesé. Le problème machine est quasiment réglé… pas celui du costume ni de sa faisabilité.

Je montre à Samy le patron choisi et demande si une débutante dans mon genre peut s’attaquer à cette chose. Mais oui bien sûr, trop fad ! Non Samy est un peu plus diplomate que ça. Rassurante, elle m’a dit qu’il n’y avait aucun problème, qu’elle me montrerait et que je pourrais venir la voir au fur et à mesure pour poser des questions.


Bon alors dans ces conditions, allons-y. Nous avons commencé par le matériel « de base » que Samy demande à ses élèves débutants d’acheter. Les ciseaux, le mètre (j'ai laissé le mien à Paris, c'est dire !), le découd-vite (ah non, ça j'ai), les épingles et j'en passe.


Après ça, je lui ai collé le patron dans les mains pour le choix du tissu et le métrage. Je n'allais pas la lâcher comme ça et prétendre trouver seule le tissu adéquat et le moins cher. Chupachups et moi avons donc suivi Samy à travers les allées, ne devant nous prononcer que sur le choix des couleurs, Samy nous menant vers les meilleures affaires du moment. Elle m'expliquait pas à pas ce dont j'avais besoin. Si j'avais dû acheter seule mon fil, je pense que je me serais demandé au moins 10 minutes quel type de fil prendre. Là je n'avais qu'à suivre et choisir la couleur coordonnée. 


Une fois à la table de découpe, Samy m'a donné des conseils pratiques sur la façon de faire la jupe en la simplifiant. Elle m'a de nouveau invité à venir la voir si j'avais des questions et m'a donné ses jours et horaires de travail de la semaine à venir. Ainsi épaulée et mise en confiance, voilà comment j’ai sauté le pas.

Nous sommes donc reparties munies d’un machine à coudre, d’un patron et du tissu nécessaire à la confection d’une chemise bouffante, d’une jupe et d’un gilet Renaissance. Après ça y’a qu’à faut qu’on, c’est bien connu.

Ma charitable fille a ensuite décrit à son père l’épopée, ne manquant pas de souligner le rire imbécile engendré par ma gêne et qui ponctuait chacune de mes questions. Mais elle m’a bien fait rire !

Yiha !

mercredi 18 novembre 2009

Billet d'humeur : mon défi

Quelle est la chose que vous détestez faire le plus au monde ? Non quelque chose que vous détestez faire mais que vous devez faire, comme le ménage, le repassage ou les courses. Non ; une chose parfaitement optionnelle qui vous a toujours donné des boutons.

En ce qui me concerne, cette chose, c’est la couture. C’est du reste devenu un sujet de plaisanterie facile… que j’assume pleinement.

Toute mon enfance a été martelée à coup de « je déteste coudre » par ma mère. J’ai pourtant été habillée de superbes robes à smocks maison de 0 à 10 ans. Certes, les smocks ne sont pas de la couture mais de la broderie. Il n’empêche que la robe, il faut bien la faire non ?

La machine à coudre familiale était une vieille Singer noire et dorée. Celle que nous avons tous vue dans les greniers familiaux et autres brocantes. Mais attention, nous avions une des premières machines portables… électrique, 250 kg de fonte avec un beau capot en bois. Bref, portable, à condition d’avoir des biscoteaux en fer forgé ! Et bien sûr, Titine était tellement vieille que tout devenait périlleux. Toujours est-il que je n’avais pas le droit de toucher à l’objet maudit qui ne fonctionnait qu’à peu près correctement sous les doigts de son maître.

Têtue comme une mule (on ne peut renier si facilement ses origines normandes), je ne manquai pas de m’inscrire au cours de couture en classe de seconde. Ainsi confiée aux mains expertes d’une dame qui trouvait la couture si facile et si amusante, je fis le patron d’un caleçon à ma taille. Et plus fort, je fis le caleçon en question qui me servit de caleçon de nuit pendant des années.

Mon deuxième exercice fut un peignoir de bains. Un choix tout à fait personnel. Après avoir fait mon patron à mes mensurations, je devais donc faire l’œuvre de ma vie ! Manque de chance, je rêvais d’un peignoir moelleux et ma mère me fournit une espèce de tissu éponge foireux bien loin de mes rêves. Bilan des opérations, mon beau patron découpé se retrouva épinglé au tissu éponge. J’eus le courage de me lancer dans la coupe et les choses en restèrent là, parce que, franchement, la perspective d’un peignoir qui gratte ne m’emballait guère.

Ma mère étant une grande conservatrice devant l’Eternel (on ne sait jamais, ça peut toujours servir), les morceaux de tissu épinglés au patron doivent toujours attendre dans un carton qu’on les assemble.

Depuis, je me suis forgée une réputation de catastrophe ambulante dans le domaine de la couture.

Lorsque Chupachups était petite, j’ai eu droit à l’incontournable doudou. Afin qu’il soit reconnaissable, le sien était un Bandana. Et voulant qu’il soit spécial, je décidai d’y coudre un ruban de satin. Rien d’extraordinaire ! Bien sûr, bonne perfectionniste, la couture devait être invisible.

Une de mes meilleures amies, introduite dans le club des couturières qui trouvent ça facile (nananananère), m’a prodigué ses conseils. En effet, c’était invisible et facile (bien que cela m’ait pris trois fois plus de temps qu’à n’importe qui).

C’était il y a dix ans. Et comme les mauvaises habitudes et les préjugés ont la vie dure, je suis vite retournée à mon sempiternel « je suis nulle en couture, je déteste coudre » et j’en passe.

Un petit démon devait cependant occuper un coin de mon cerveau. Alors que mes prouesses de couturière se résumaient à « je pose le bouton tombé à côté du vêtement dans l’espoir qu’il va se recoudre tout seul », j’osai émettre l’idée auprès de mon cher et tendre d’avoir une machine à coudre à je ne sais quelle occasion.

Devant le fou rire de l’homme, je n’insistai pas. Mon tableau de chasse ne jouait guère en ma faveur.

J’ai scrupuleusement continué d’ignorer les boutons à recoudre. J’ai scrupuleusement continué d’accepter que ma belle-mère fasse les « petits points » nécessaires sur les vêtements de Chupachups alors que ça me collait une honte indescriptible. Et j’ai continué de penser que je n’étais pas plus c…. qu’une autre et qu’avec une machine à coudre, de nouveaux horizons s’ouvriraient.

Retour aux contradictions qui nous façonnent. Après le « j’veux y aller, j’veux pas y aller », le « j’veux faire mais j’peux pas faire ».

J’ai donc pris une pincée d’entêtement normand, une pincée d’amour propre (je ne suis pas plus bête qu’une autre), une poignée d’amour propre piqué au vif (arrête d’entretenir cette image de nulle en couture) et une belle opportunité et je me suis lancée.

Chupachups fait partie de la chorale de son école. Membre des Concert Singers, la barre est toujours plus haute. Ainsi donc, le prochain concert a pour thème la Renaissance. Tous les enfants devront avoir un costume Renaissance… mais les Concert Singers, doivent avoir un costume de cour. Sinon, ce ne serait pas drôle.

Allez trouver un costume de cour Renaissance taille enfants aux USA. Y’a pas ! Vous trouvez en taille adulte et une fortune.

Bref, je suis rentrée à la maison avec une machine à coudre samedi dernier. L’homme de ma vie a hurlé de rire. Voyant à quel point j’étais sérieuse, il s’est puni en se remettant au sport (si si… mais ça a duré moins longtemps que ma persistance de couturière... une fois).

Et voilà. Je m’escrime à essayer de comprendre les mystères du tissu que mon cher et tendre qualifie de « solide-liquide ». J’ai fait la jupe du costume (dans les règles de l’art sans élastique à la taille). Je m’arrache les cheveux sur le chemisier et j’ai à moitié fait la veste.

Mais tout cela manquerait parfaitement de sel si je ne précisais pas que je me retrouve avec un patron et des directives en Anglais. En résumé, je n’y comprends rien. En Français j’aurais du mal, en Anglais je coule. Alors j’invente.

Tétanisée devant mon patron, je n’ai rien voulu changer… Mon chemisier irait à Shrek mais est un peu (beaucoup) trop grand pour Chupachups. Alors j’te fronce d’un côté, j’te rajoute une couture de l’autre, j’te la cache avec un biais etc etc…

Bref, je me suis lancée un défi. J’ai décidé d’ajouter une corde à mon arc (peut-être de prendre le contre-pied du discours de ma mère que j’avais fait mien… allo docteur Freud). En tout cas, j’apprends beaucoup… et je m’amuse !!!!

Yiha

mardi 17 novembre 2009

Billet d’humeur : je veux pas y aller !

Ou plus exactement, je veux y aller, mais je veux pas y aller. Ça vous est sûrement déjà arrivé ce genre de contradiction.


J’avais dit que j’irais à Paris au mois d’octobre et nous voici fin novembre, je suis toujours à Los Angeles.


Je veux y aller :


Déambuler dans les rues parisiennes, le nez en l’air en m’en mettant plein les yeux. Me délecter de ce déferlement d’architecture et flâner dans les librairies. Retrouver les amis que je n’ai pas vus depuis deux ans. Aller faire un coucou à ma filleule parisienne qui a fêté ses 18 ans et qui doit être méconnaissable ! M’adonner à mon rituel favori : un déjeuner chez mon copain Gérard, excellente table parisienne que je vous recommande chaleureusement si vous aimez le canard (restaurant Les deux canards dans le 10ème). Me délecter de bonnes baguettes avec du fromage ou de la charcuterie. Remplir ma valise de livres, de Régalad, de Carambar, de chocolat. Et au passage, puisque tel est le but initial de ce voyage, faire la tournée des médecins. Mais au train où vont les choses, dans dix ans je serai toujours à Los Angeles, mes dents seront tombées et j’aurai un cancer du sein faute d’avoir fait le nécessaire. Ça devrait me motiver non ?


Je veux pas y aller !


Alors que j’étais la championne du faufilage dans la foule parisienne, je n’ai plus l’habitude et je n’ai pas envie de me sentir perdue dans ce tourbillon de gens pressés. Je n’ai pas envie de me faire engueuler par l’abruti qui vient de m’écraser le pied ou de me faire lâcher une porte sur le nez. Je n’ai pas envie de ce mélange d’effluves, parfum, crasse, urine, qui caractérise notre cher métro. Je n’ai pas envie de voir les gens faire la gueule dans leur train de banlieue qui les mène vers un boulot qui les barbe. Je n’ai pas envie de m’accrocher à mon sac à mains par crainte de me le faire voler; là aussi j’ai perdu l’habitude. Ici on peut poser son sac dans son caddie et personne n’y touchera… sauf peut-être pour le rapporter à l’accueil du magasin. Et je n’ai pas envie de faire 12 heures d’avion.


Bon alors on dirait qu’on serait dans un monde idéal. On dirait qu’on pourrait se téléporter ou téléporter les choses. Je ferais venir Paris à Los Angeles histoire d’être entourée de beaux bâtiments et de musées. Je garderais le temps californien mais j’y ajouterai de la pluie la nuit (et seulement la nuit) histoire de remplir les nappes phréatiques, d’arroser les plantes et de nettoyer l’air. Je garderais donc la mer et les palmiers. Je prendrais le réseau du métro et des bus parisiens mais pour le métro, je garderais le système américain de purification de l’air. Et puis je me téléporterais pour être en quelques minutes auprès de mes amis ou je les ferais venir par le même moyen. J’irais facilement voir mon dentiste chéri, ma gynéco adorée, ma généraliste si gentille.


Abracadabra. Ça ne marche pas.


Bon, alors d’accord, je vais me conformer aux joies du : enlevez vos chaussures, videz vos poches, faites la queue comme tout le monde. Asseyez-vous et essayez de dormir avec trois centimètres et demi pour vos jambes. Faites en une semaine la tournée des médecins et des copains en oubliant vos neuf heures de décalage. Confrontez-vous aux paperasses que vous aviez si bien réussi à ignorer avec 10 000 km d’éloignement. Repartez dans l’autre sens en regrettant que ça n’aie pas duré plus longtemps. Parce que là encore, ça va être un coup de j’veux rentrer mais j’veux pas rentrer.


Ah l’être humain et ses contradictions !


Bon, chéri, je crois que tu as intérêt à prendre mon billet pour moi si tu veux vivre 10 jours de gestion de la maison tout seul comme un grand !


Yiha !

lundi 9 novembre 2009

La Vallée de la Mort

La démesure de la ville de Los Angeles est parfaitement en accord avec celle de la nature californienne.


La Vallée de la Mort en est un des plus beaux exemples et offre des paysages extrêmement divers.


Nous y sommes allés en septembre 2006 et avons eu la chance d’abord d’y avoir une température relativement douce puisqu’il faisait 28°C. Arrivés de nuit, éreintés après la route, nous avons tourné en rond dans le parc, le GPS nous jouant bien des tours.


Notre première visite fut Zabriskie Point. Une étendue d’immenses rochers s’étalait à nos pieds alors que le vent chaud fouettait nos visages. Les couchers de soleil y sont particulièrement magiques.



Zabriskie Point


Non loin de là, nous sommes allés faire une randonnée dans le fond d’un canyon : Golden Canyon. Ce lit de rivière asséchée avait été transformé en route goudronnée. Mais en 1976, des pluies diluviennes ont détruit la route et il ne reste plus que quelques morceaux d’asphalte disséminés ici et là. Les parois rocheuses qui bordent le canyon ressemblent à un mille feuilles ; une vraie leçon de géologie. Chupachups étant relativement petite (6 ans ½), nous avons fait demi-tour une fois arrivés à Red Cathedral, amphithéâtre naturel. Plus de vent mais une chaleur écrasante. Histoire de se faire de l’ombre et de profiter de l’air, j’ai doté chacun d’un paréo à tenir au-dessus de sa tête… A défaut d’être élégant, c’est efficace !



Golden Canyon - Chupachups sur un reste de route



Golden Canyon avec Red Cathedrale au fond



Golden Canyon - Le paréo parasol



En arrière plan, nous pouvions déjà admirer Artist’s Palette, montages rocheuses colorées par l’oxydation des différents métaux qui s’y trouvent. Du vert pour le mica, du violet pour le manganèse et du rouge, du rose ou du jaune pour le fer. Un grand classique dont on ne lasse pas.


Artist's palette



Retour à la voiture où les anti-clim ont été contents de la fraîcheur procurée par celle-ci pendant les 23 km à parcourir avant d’arriver à Badwater. Nous avions intérêt à faire le plein de frais puisqu’il s’agit là de l’endroit le plus chaud du parc (et le plus bas des Etats-Unis ; -86m). Un ancien lac asséché dont il ne reste qu’une grande étendue de sel craquelé mêlé à de la boue séchée formant un damier géant d’hexagones. On ne peut pas marcher n’importe où et le « chemin des touristes » a formé une immense allée blanche et lisse comme une patinoire… de sel. Le reflet du soleil y était particulièrement aveuglant et le vent soufflait avec force laissant sur nos lèvres gercées un goût de sel. Nos pas faisaient comme un craquement digne d’une bande son de film à suspens. La tente-paréo fut là encore d’un grand secours. Le vent chaud s’y engouffrant nous donnant l’illusion d’un courant d’air.



Le paréo parasol


Moins efficace mais plus drôle






Le Devil’s Golf Course, non loin de là, est également constitué d’un mélange de boue et de sel. Cependant, le paysage y est totalement différent. C’est comme si de la boue en ébullition s’était tout à coup figée, laissant place à une succession de trous et de bosses. Très étrange. Personnellement j’y ai plus vu un paysage lunaire qu’un golf.



Devil's golf course



Nous ne nous sommes guère attardés et nous sommes dirigés vers un beau désert de sable blanc, les Sand Dunes. Celui qui vient à l’esprit de tout un chacun au mot désert. Celui que, par parenthèse, j’imaginais autour des pyramides du Caire lorsque j’étais en 6ème et qui s’est avéré être un désert de cailloux !



Sand Dunes


Le désert, qu’il soit de cailloux ou de sable, est fascinant car malgré les apparences, il regorge de vie. Vie en sommeil qui à la moindre trace d’humidité, jaillit comme par enchantement. Ainsi au mois de mars, les Angelinos aiment aller les admirer fleuris.


Il est donc clair qu’avant d’être la Vallée de la mort, ce fut sans doute la Vallée de la vie, regorgeant d’eau. Au delà de l’immensité et de la diversité des paysages, c’est une grande leçon d’humilité. Nous ne sommes que de tous petits êtres dont la durée de vie est insignifiante. Ce ne sont pas 5000 ans d’Histoire qui nous regardent mais la trace du temps sur des millions d’années. Les canyons nous rappellent que l’eau ruisselait et nous offrent une coupe géologique impressionnante. Il est aisé d’imaginer les rivières allant se jeter dans ce qui fut un lac et le lieu peuplé d’animaux.



Un autre canyon


Mais pour revenir à une échelle du temps plus humaine, on ne peut s’empêcher de penser à la Ruée vers l’Or, à ces fous furieux qui ont traversé ces lieux à cheval, sous un soleil de plomb, ne sachant pas où étaient les limites de cette fournaise. Et, à croire qu’une fois ne suffisait pas, d’autres expéditions s’y sont succédées, s’installant pour exploiter les minéraux et minerais de la Vallée. L’exploitation la plus connue étant celle du Borax transporté par 20 mules. Ils ne se sont donc pas contentés de traverser, ils se sont installés. Ils sont fous ces humains !


Et la nature n’a de cesse de rappeler sa toute puissance et son imprévisibilité. Ici, ce n’est pas l’homme qui domine mais la nature. En août 2005, des pluies torrentielles et inattendues ont fait des dégâts colossaux dans la Vallée de la Mort, emportant aux passages quelques touristes et leurs voitures, détruisant les routes et obligeant la fermeture du parc pour quelques mois. Et pourtant, nous prétendons toujours dominer !


Yiha !