mardi 17 novembre 2009

Billet d’humeur : je veux pas y aller !

Ou plus exactement, je veux y aller, mais je veux pas y aller. Ça vous est sûrement déjà arrivé ce genre de contradiction.


J’avais dit que j’irais à Paris au mois d’octobre et nous voici fin novembre, je suis toujours à Los Angeles.


Je veux y aller :


Déambuler dans les rues parisiennes, le nez en l’air en m’en mettant plein les yeux. Me délecter de ce déferlement d’architecture et flâner dans les librairies. Retrouver les amis que je n’ai pas vus depuis deux ans. Aller faire un coucou à ma filleule parisienne qui a fêté ses 18 ans et qui doit être méconnaissable ! M’adonner à mon rituel favori : un déjeuner chez mon copain Gérard, excellente table parisienne que je vous recommande chaleureusement si vous aimez le canard (restaurant Les deux canards dans le 10ème). Me délecter de bonnes baguettes avec du fromage ou de la charcuterie. Remplir ma valise de livres, de Régalad, de Carambar, de chocolat. Et au passage, puisque tel est le but initial de ce voyage, faire la tournée des médecins. Mais au train où vont les choses, dans dix ans je serai toujours à Los Angeles, mes dents seront tombées et j’aurai un cancer du sein faute d’avoir fait le nécessaire. Ça devrait me motiver non ?


Je veux pas y aller !


Alors que j’étais la championne du faufilage dans la foule parisienne, je n’ai plus l’habitude et je n’ai pas envie de me sentir perdue dans ce tourbillon de gens pressés. Je n’ai pas envie de me faire engueuler par l’abruti qui vient de m’écraser le pied ou de me faire lâcher une porte sur le nez. Je n’ai pas envie de ce mélange d’effluves, parfum, crasse, urine, qui caractérise notre cher métro. Je n’ai pas envie de voir les gens faire la gueule dans leur train de banlieue qui les mène vers un boulot qui les barbe. Je n’ai pas envie de m’accrocher à mon sac à mains par crainte de me le faire voler; là aussi j’ai perdu l’habitude. Ici on peut poser son sac dans son caddie et personne n’y touchera… sauf peut-être pour le rapporter à l’accueil du magasin. Et je n’ai pas envie de faire 12 heures d’avion.


Bon alors on dirait qu’on serait dans un monde idéal. On dirait qu’on pourrait se téléporter ou téléporter les choses. Je ferais venir Paris à Los Angeles histoire d’être entourée de beaux bâtiments et de musées. Je garderais le temps californien mais j’y ajouterai de la pluie la nuit (et seulement la nuit) histoire de remplir les nappes phréatiques, d’arroser les plantes et de nettoyer l’air. Je garderais donc la mer et les palmiers. Je prendrais le réseau du métro et des bus parisiens mais pour le métro, je garderais le système américain de purification de l’air. Et puis je me téléporterais pour être en quelques minutes auprès de mes amis ou je les ferais venir par le même moyen. J’irais facilement voir mon dentiste chéri, ma gynéco adorée, ma généraliste si gentille.


Abracadabra. Ça ne marche pas.


Bon, alors d’accord, je vais me conformer aux joies du : enlevez vos chaussures, videz vos poches, faites la queue comme tout le monde. Asseyez-vous et essayez de dormir avec trois centimètres et demi pour vos jambes. Faites en une semaine la tournée des médecins et des copains en oubliant vos neuf heures de décalage. Confrontez-vous aux paperasses que vous aviez si bien réussi à ignorer avec 10 000 km d’éloignement. Repartez dans l’autre sens en regrettant que ça n’aie pas duré plus longtemps. Parce que là encore, ça va être un coup de j’veux rentrer mais j’veux pas rentrer.


Ah l’être humain et ses contradictions !


Bon, chéri, je crois que tu as intérêt à prendre mon billet pour moi si tu veux vivre 10 jours de gestion de la maison tout seul comme un grand !


Yiha !

1 commentaire:

  1. Mais si viens !!!
    Plein de bonnes raisons pour cela :
    J'ai une excellente bouteille de champagne qui t'attend
    Le métro sent beaucoup moins mauvais
    Le temps est plutôt clément en ce moment (pollution mondiale oblige on suit le trend et on a eu un bel été indien)
    Les vitrines de Noël sont sorties et tu ne seras même pas obligée de le faire
    Je viens d'aller voir Dr DD, tu lui manques (ha ha ha)
    Tu me manques et je n'ai ni sous ni vacances pour venir voir voir :-(
    Allez quoi, un petit effort !

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