lundi 9 novembre 2009

La Vallée de la Mort

La démesure de la ville de Los Angeles est parfaitement en accord avec celle de la nature californienne.


La Vallée de la Mort en est un des plus beaux exemples et offre des paysages extrêmement divers.


Nous y sommes allés en septembre 2006 et avons eu la chance d’abord d’y avoir une température relativement douce puisqu’il faisait 28°C. Arrivés de nuit, éreintés après la route, nous avons tourné en rond dans le parc, le GPS nous jouant bien des tours.


Notre première visite fut Zabriskie Point. Une étendue d’immenses rochers s’étalait à nos pieds alors que le vent chaud fouettait nos visages. Les couchers de soleil y sont particulièrement magiques.



Zabriskie Point


Non loin de là, nous sommes allés faire une randonnée dans le fond d’un canyon : Golden Canyon. Ce lit de rivière asséchée avait été transformé en route goudronnée. Mais en 1976, des pluies diluviennes ont détruit la route et il ne reste plus que quelques morceaux d’asphalte disséminés ici et là. Les parois rocheuses qui bordent le canyon ressemblent à un mille feuilles ; une vraie leçon de géologie. Chupachups étant relativement petite (6 ans ½), nous avons fait demi-tour une fois arrivés à Red Cathedral, amphithéâtre naturel. Plus de vent mais une chaleur écrasante. Histoire de se faire de l’ombre et de profiter de l’air, j’ai doté chacun d’un paréo à tenir au-dessus de sa tête… A défaut d’être élégant, c’est efficace !



Golden Canyon - Chupachups sur un reste de route



Golden Canyon avec Red Cathedrale au fond



Golden Canyon - Le paréo parasol



En arrière plan, nous pouvions déjà admirer Artist’s Palette, montages rocheuses colorées par l’oxydation des différents métaux qui s’y trouvent. Du vert pour le mica, du violet pour le manganèse et du rouge, du rose ou du jaune pour le fer. Un grand classique dont on ne lasse pas.


Artist's palette



Retour à la voiture où les anti-clim ont été contents de la fraîcheur procurée par celle-ci pendant les 23 km à parcourir avant d’arriver à Badwater. Nous avions intérêt à faire le plein de frais puisqu’il s’agit là de l’endroit le plus chaud du parc (et le plus bas des Etats-Unis ; -86m). Un ancien lac asséché dont il ne reste qu’une grande étendue de sel craquelé mêlé à de la boue séchée formant un damier géant d’hexagones. On ne peut pas marcher n’importe où et le « chemin des touristes » a formé une immense allée blanche et lisse comme une patinoire… de sel. Le reflet du soleil y était particulièrement aveuglant et le vent soufflait avec force laissant sur nos lèvres gercées un goût de sel. Nos pas faisaient comme un craquement digne d’une bande son de film à suspens. La tente-paréo fut là encore d’un grand secours. Le vent chaud s’y engouffrant nous donnant l’illusion d’un courant d’air.



Le paréo parasol


Moins efficace mais plus drôle






Le Devil’s Golf Course, non loin de là, est également constitué d’un mélange de boue et de sel. Cependant, le paysage y est totalement différent. C’est comme si de la boue en ébullition s’était tout à coup figée, laissant place à une succession de trous et de bosses. Très étrange. Personnellement j’y ai plus vu un paysage lunaire qu’un golf.



Devil's golf course



Nous ne nous sommes guère attardés et nous sommes dirigés vers un beau désert de sable blanc, les Sand Dunes. Celui qui vient à l’esprit de tout un chacun au mot désert. Celui que, par parenthèse, j’imaginais autour des pyramides du Caire lorsque j’étais en 6ème et qui s’est avéré être un désert de cailloux !



Sand Dunes


Le désert, qu’il soit de cailloux ou de sable, est fascinant car malgré les apparences, il regorge de vie. Vie en sommeil qui à la moindre trace d’humidité, jaillit comme par enchantement. Ainsi au mois de mars, les Angelinos aiment aller les admirer fleuris.


Il est donc clair qu’avant d’être la Vallée de la mort, ce fut sans doute la Vallée de la vie, regorgeant d’eau. Au delà de l’immensité et de la diversité des paysages, c’est une grande leçon d’humilité. Nous ne sommes que de tous petits êtres dont la durée de vie est insignifiante. Ce ne sont pas 5000 ans d’Histoire qui nous regardent mais la trace du temps sur des millions d’années. Les canyons nous rappellent que l’eau ruisselait et nous offrent une coupe géologique impressionnante. Il est aisé d’imaginer les rivières allant se jeter dans ce qui fut un lac et le lieu peuplé d’animaux.



Un autre canyon


Mais pour revenir à une échelle du temps plus humaine, on ne peut s’empêcher de penser à la Ruée vers l’Or, à ces fous furieux qui ont traversé ces lieux à cheval, sous un soleil de plomb, ne sachant pas où étaient les limites de cette fournaise. Et, à croire qu’une fois ne suffisait pas, d’autres expéditions s’y sont succédées, s’installant pour exploiter les minéraux et minerais de la Vallée. L’exploitation la plus connue étant celle du Borax transporté par 20 mules. Ils ne se sont donc pas contentés de traverser, ils se sont installés. Ils sont fous ces humains !


Et la nature n’a de cesse de rappeler sa toute puissance et son imprévisibilité. Ici, ce n’est pas l’homme qui domine mais la nature. En août 2005, des pluies torrentielles et inattendues ont fait des dégâts colossaux dans la Vallée de la Mort, emportant aux passages quelques touristes et leurs voitures, détruisant les routes et obligeant la fermeture du parc pour quelques mois. Et pourtant, nous prétendons toujours dominer !


Yiha !

2 commentaires:

  1. Maintenant, j'ai presque l'impression d'y être allé!

    RépondreSupprimer
  2. Ah bon ! Alors qui était à côté de moi dans la voiture ? Je me suis encore trompée entre le mari et l'amant !? Faut vraiment que je fasse attention...

    RépondreSupprimer