mercredi 21 octobre 2009

Billet d'humeur : l'école

A la rentrée 2008, nous avons lâché le Lycée Français au profit d'une école privée américaine. Certes pas n'importe laquelle mais il n'empêche que je suis toujours sidérée. C'est un rêve, un enchantement.


Imaginez une école qui soit une grande famille. Les parents sont impliqués dans la vie de l'école comme je ne l'ai jamais vu. 80% des familles (280) participent d'une manière ou d'un autre. Ce sont des parents bénévoles qui viennent servir le déjeuner chaque jour; il y a ceux qui aident à la bibliothèque, les responsables du petit déjeuner parents/enfants du jeudi matin avant les cours, ceux chargés d'accueillir les nouveaux, d'organiser les déjeuners à thème, de faire la newsletter (une par semaine en ligne), de prendre les photos, de faire les yearbooks, d'organiser la tombola, récolter les dons et j'en passe.


A cela s'ajoute ce que les parents organisent en-dehors de l'école au profit de l'école. Exemple : deux familles organisent une soirée Halloween payante dont l'argent récoltée sera versée à l'école. Mais on peut aussi apprendre à faire des bouquets, passer un après-midi ciné chez un parent, participer à un dîner truffes etc. Les idées ne manquent pas et l'énergie parentale non plus.


Il est rapidement devenu inutile que je décline mon identité complète en précisant de qui j'étais la mère lorsque je devais téléphoner ou me présenter à l'administration. Un "Oh, hi Muriel" m'accueille quand je franchis la porte.


Et le travail dans tout ça ? Il est visiblement synonyme de plaisir puisque Chupachups se lève et se prépare avec moins de difficultés qu'avant... en devant se réveiller une heure plus tôt !


Cette année, le cours d'histoire est un cours d'anthropologie. Un squelette en vrai plastique est enterré sur un "site". Les élèves ont quelques consignes au début du cours et s'adonnent à leurs recherches. Ils vont ainsi s'interroger sur la nature du sol, effectuer des prélèvements qui seront envoyés pour analyse dans le service géologie d'une université. Les résultats les amèneront à se poser de nouvelles questions et ainsi de suite. Les élèves sont également allés observer les primates au zoo pendant deux jours. Prendre des notes, faire des photos, des films… Une belle façon d’étudier l’évolution.


Mais ce n’est pas parce qu’on apprend en s’amusant (plus ou moins) que les façons de noter sont laxistes. Pour obtenir un A, il faut avoir entre 93 et 100%; pour un A- entre 90 et 92,9%; pour un B+ entre 87 et 89,9% et ainsi de suite. Mais attention, la moins bonne note acceptée est un U qui équivaut à moins de 70% soit 14/20. Et un U doit être revu à la hausse au prochain test, sinon l’élève se voit exclus de l’école l’année suivante. Et je vous garantis que la moindre erreur compte. Gare aux tire-au-flanc !


Le calendrier académique est en ligne ainsi que les devoirs ce qui permet aux parents un suivi parfait.


Quant aux conditions de travail, ces pauvres chéris bénéficient chacun d’un ordinateur portable prêté par l’école qu’ils rapportent à la maison. En classe, plus de craie ni de tableau noir mais un tableau blanc interactif connecté à l'ordinateur du professeur. Les professeurs sont toujours prêts à répondre aux questions des parents et des élèves, par e-mail bien sûr.


L’ordinateur portable est un outil de travail et non de divertissement. Les élèves sont donc étroitement surveillés par les professeurs. Le service informatique a toujours accès aux ordinateurs via le network de l’école… flicage nécessaire pour éviter tout débordement.


Enfin bon, je n’irais pas jusqu’à dire que je retournerais volontiers à l’école, mais dans ces conditions là…


Je crois que je suis un peu jalouse !!!

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