samedi 12 mars 2011

Encore une bonne nouvelle !




18 août 2010 : Me voici de retour sous le soleil californien. J'ai un mois pour rassurer les miens, faire le plein d'énergie avant d'attaquer les 6 semaines de radiothérapie et préparer au mieux mon absence de deux mois.

Mes amis tombent des nues en découvrant que je suis malade... je n'ai pas cru nécessaire d'en faire étalage et bon nombre d'entre eux ne seront toujours pas au courant lorsque je reprendrai l'avion vers Paris. Je ne veux surtout pas passer pour une victime. Je déteste ça. Ni me faire remarquer.

La vie de mère de famille à LA consistant essentiellement à faire le chauffeur avec des horaires débiles (départ à 7h30 le matin et sortie à d'école à 15h15 l'après-midi, soit un départ de la maison à 14h30) et des distances conséquentes (l'école de Chupachups est à 16 km de la maison), une absence prolongée pose un sérieux problème ! Et bien sûr, les copines sont elles-mêmes mères de famille avec des enfants scolarisés dans d'autres écoles et des horaires similaires. Je ne veux pas non plus confier ma voiture et la vie de ma princesse et de son copain (covoiturage) à quelqu'un en qui je n'ai pas confiance.

Là intervient, non pas Zorro, mais mon amie Yasmine. Quelle perle ! Elle a quitté définitivement LA fin juillet après une période que je qualifierais de houleuse (c'est le moins qu'on puisse dire). Je tente le tout pour le tout, et lui demande du bout des lèvres si éventuellement elle ne pourrait pas revenir quelques temps à LA. D'autant qu'elle habitait notre immeuble et que c'est un couple d'amis à elle qui a repris le bail et n'utilise l'appartement que pendant leurs vacances. Dois-je décrire ma joie et mon soulagement lorsque Yasmine accepte ? Non. Grâce à elle, je peux partir sereine pour affronter la suite des événements. Chupachups est entre de bonnes mains et l'homme de ma vie pourra travailler à son rythme (c'est à dire tout le temps!).

Un mois s'est écoulé et me voici de nouveau à Paris. Je vais voir Patrick, "mon" chirurgien. Et comme la vie manquerait définitivement de piquant si tout s'y passait comme prévu, il m'annonce que je vais avoir droit à une chimiothérapie. Aïe, ouille, j'en ai marre de prendre des coups ! Et puis j'ai eu la bonne idée de lui parler de dame nature. Ça l'a un tantinet énervé, et il m'a fait remarquer que si je voulais m'en remettre à elle, je serai morte dans cinq ans. Bien fait pour toi ma fille, quand on cherche on trouve. On m'a pourtant bien dit de tourner sept fois ma langue dans la bouche avant de parler.

Bon, je dois voir l'oncologue pour la première fois le lendemain. Je ne désespère pas d'une meilleure nouvelle. L'espoir fait vivre.

Alors là, je rencontre Monsieur 100 000 volts, alias Yvan, qui va pouvoir rentrer dans mon jeu des 7 familles, sous l'appellation de "mon" oncologue. Il est top. Cette fois, il est clair que je n'échapperai pas à la chimio pour 2 bonnes raisons : mon jeune âge (oui, encore) et la nature de la tumeur. Il faut dire que cette vacherie a grossi de 40%  entre l'échographie et l'opération, soit en 28 jours. Je ne veux même pas imaginer l'ampleur des dégâts si j'avais fait ma mammo 6 mois plus tard. Voyons le côté positif des choses : je n'aurai "que" quatre chimio. On se console comme on peut.

En clair, cela veut dire :
1) prolonger mon actuel séjour de plus de deux semaines,
2) revenir deux mois début 2011 pour la radiothérapie.

Pour le premier point, Sainte Yasmine est encore passée par là et est restée jusqu'à mon retour. Pour le deuxième point, je verrai ça plus tard. Chaque chose en son temps.

Une chose est sûre, qui dit chimio, dit perte des cheveux. Je n'ai eu les cheveux courts qu'une fois, à l'âge de 15 ans, et j'avais trouvé ça atroce. Là, je ne vais pas tourner autour du pot, ce n'est pas mon genre. Dès le lendemain, je suis chez le coiffeur. Et incroyable mais vrai, j'adore ma nouvelle tête ! Puisqu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, je vais me mettre dans les non imbéciles, et garderai les cheveux courts lorsqu'ils daigneront repousser.

Et comment réagissent à toutes ces nouvelles mes deux oiseaux qui sont 
à l'autre bout du monde ? Je ne saurai parler en leur nom. Ils sentent que je relativise et que je vis tout cela de la meilleure manière possible. Je positive et j'avance. Alors je pense que cela les a aidés eux aussi. Qu'auraient-ils pu faire si j'avais eu un air malheureux et catastrophé au téléphone ? Rien. Ils auraient été inquiets, impuissants et auraient de plus culpabilisés. C'eut été ridicule et négatif.

Qu'est-ce que relativiser et positiver dans cette tempête ? D'abord, se dire que ce n'est qu'un mauvais moment à passer et que c'est pour la bonne cause. Se dire que l'éloignement et les conditions dans lesquelles cela se passe peuvent être un atout. En effet, ma prise en charge par mes beaux-parents m'offre la possibilité de ne rien gérer du quotidien et de me reposer autant que nécessaire. Pas de courses, pas de trajets à l'école, pas de devoirs à surveiller et j'en passe. Et pour mon mari et ma fille, ça leur épargne de vivre le quotidien de la fatigue, la perte des cheveux, les nausées et autres plaisirs dus au traitement.

Alors qu'aurais-je trouvé comme argument positif si j'étais restée chez moi ? Que gérer le quotidien m'aidait à rester ancrée dans la vie. Que l'affection et l'attention prodiguées par mes deux amours étaient un moteur. En fait, je n'en sais rien, mais je suis sûre que j'aurais trouvé  !!!

2 commentaires:

  1. Continue!!!
    Bisous,
    Chantal

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  2. t'as des beaux parents formidables! Et un mari et une fille formidables aussi....

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