vendredi 8 juin 2012

Billet d'humeur : "il faut que"


Le soleil s'est levé. Vous êtes encore endormi(e) puis vous revenez à la conscience. Le première pensée qui vous vient ne serait-elle pas "il faut que je me lève" ?



Et voilà, c'est parti. Le ton de la journée est donné : "il faut que".

Bon, en même temps, ce n'est pas faux non plus, il faut bien vous lever, vous n'allez pas rester toute la journée dans votre lit. Encore que. Si c'est un jour chômé, pour lequel vous n'avez pris aucun engagement et qu'il pleut à torrent, qu'est-ce qui vous empêche de rester dans votre lit ? Votre éducation ? L'image de vous-même ? "Je vais avoir l'air d'une grosse feignasse" ? Enfin, franchement, si vous faites ça 3 ou 4 fois dans l'année, ce ne sera pas la fin du monde. Il ne s'agit pas de devenir comme Alexandre le Bienheureux et d'en faire un mode de vie. Et puis, rester dans son lit ne veut pas dire ne rien faire... entre les livres, l'ordinateur, le dessin, écouter de la musique... il y a de quoi s'occuper entre deux rêveries.

Cette digression étant achevée, j'en reviens à mon propos. Il y a fort à parier donc, que votre première pensée soit la première d'une longue longue liste de "il faut que".

C'est parti :
- il faut que je me lève,
- il faut que je m'habille
- il faut que je prépare le petit déjeuner,
- il faut que je cours sinon je vais être en retard,
- il faut que je fasse bonne impression au bureau,
- il faut que je sois une bonne mère,
- il faut que je sois un bon mari,
- il faut que je gagne beaucoup d'argent,
- il faut que je sois en forme (de quoi ?),
- il faut que je sois souriant
- ...
- ...

Ça fait peur non ?

Disons que cette façon de penser est devenue assez automatique et rend les choses pesantes. Bien entendu, il ne s'agit pas devenir un père fouettard négligé et au chômage.

Mais peut-être qu'avant d'enfiler nos chaussons d'obligations diverses et variées, réelles ou inventées, nous pourrions commencer notre journée par une pensée de gratitude. Etre heureux d'être là, d'avoir devant nous une nouvelle journée d'aventures qui commence.

Ah oui, parce que nous nous enfermons dans nos obligations, mais nous nous enfermons aussi dans la routine. Nous attendons que chaque jour soit plus ou moins identique à celui de la veille et se déroule exactement comme nous l'avons projeté. Ce dernier point est très important, voir crucial ! Bilan des opérations, la survenue d'un imprévu est généralement bien mal accueilli. On se crispe, on s'énerve, on veut lutter contre ce qui arrive.

Nous avons donc réduit nos existences à une succession d'obligations devant répondre à nos attentes et à l'organisation projetée par nos pensées. Je grossis un peu le trait, certes. Tant que ça ? Vous êtes sûrs ?

Alors évidemment, quand vous prenez le métro, quand vous marchez dans la rue, vous vous heurtez à des gens gris qui font la tête. Franchement, ça ne donne pas envie de se lever de savoir qu'on va s'enfiler une brochette géante d'obligations parsemée d'imprévus qui vont mettre à mal ce que notre bel esprit cartésien a projeté.

Si nous partions plutôt du principe que nous projetons une ligne directrice pour notre journée ; que nous faisons de notre mieux pour tenir nos engagements vis à vis d'autrui mais que nous ne maîtrisons pas tout. Ça pourrait déjà très nettement améliorer les relations humaines.

Et en plus de cela, nous pourrions réapprendre à percevoir les choses différemment. En effet, ce que nous appelons notre routine a bien un côté répétitif parce que ressemblant mais ce n'est pas exactement la même chose. L'oiseau que vous entendez chanter (si vous l'entendez) en vous réveillant, est-ce le même que celui d'hier matin ? Chante-t-il de la même façon ? La boulangère qui était ronchon hier, est souriante aujourd'hui. Et oui, votre chat se frotte dans vos jambes, comme il le fait tous les jours, mais pourtant c'est nouveau, c'est un autre moment, ce n'est pas la répétition exacte de ce qu'il a fait hier ou avant-hier. Nous pouvons aussi casser la routine pour garder nos sens en alerte. Pourquoi faire tous les jours la même promenade avec votre chien ? Vous pourriez essayer d'autres chemins.

Le chien a tout compris !!!

Je vous propose une nouvelle obligation (si, si... sinon ce ne serait pas drôle !).

Il faut que je sois présent(e) à chaque instant en le vivant pleinement comme une première fois. (Et ce n'est sûrement pas la plus facile des obligations !!!)

Yiha !

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